Voilà 7 ans au moins déjà que “l’UE a déclaré la guerre au plastique” (EIH 26/9/23). Entre temps, des négociations pour un traité mondial contre la pollution plastique ont pris place dans le cadre de l’ONU (EIH 2/12/24). Pourtant, à seulement quelques jours de l’échéance, les discussions se sont rapidement enlisées. Depuis l’ouverture des négociations, les États peinent à s’entendre, comme lors de la précédente session à Busan, déjà marquée par un blocage. « Nous devons accélérer les négociations », a insisté Jessika Roswall, commissaire européenne à l’Environnement, ajoutant : « À quatre jours de l’échéance, il y a plus de crochets dans le texte que de plastique dans la mer ».
- Le texte de 34 pages, saturé de “crochets” reflétant les divergences, illustre la fracture entre deux camps.
- D’un côté, une alliance menée par les États-Unis souhaite limiter le traité à la gestion et au recyclage des déchets plastiques.
- De l’autre, un bloc conduit par l’Union européenne, soutenu par de nombreux pays, demande des mesures contraignantes et une réduction progressive de la production.
- Le président Emmanuel Macron a lui aussi appelé à plus d’ambition, déclarant sur X : « Le traité mondial contre la pollution plastique est notre opportunité de faire bouger les choses. Mais le manque d’ambition dans le texte présenté hier aux Nations unies est inacceptable ».
- Les petits États insulaires se sont montrés particulièrement préoccupés.
- « [Nous] ne resterons pas les bras croisés pendant que notre avenir est bradé dans une impasse », a averti Ilana Seid, envoyée des Palaos.
- Les ONG environnementales partagent cette inquiétude.
- Le WWF a mis en garde : « Nous risquons d’aboutir à un traité vide de sens sans aucune règle mondiale contraignante comme des interdictions et des réductions progressives ».
- Greenpeace a été encore plus sévère, dénonçant un « cadeau à l’industrie pétrochimique et une trahison de l’humanité ».
- Le plastique, c’est aussi une question de santé publique et les discussions sont également tendues sur la ce sujet.
- Après six jours de négociations, plus de 120 pays avaient soutenu l’inclusion d’un article 19, reconnaissant officiellement l’impact du plastique sur la santé humaine.
- Toutefois, l’Arabie saoudite et ses alliés ont rejeté cette approche, estimant que la santé « relève du mandat de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) » et n’a donc pas sa place dans ce traité.
- Un autre point de friction, l’article 3, visait à établir une liste de substances chimiques dangereuses (additifs, PFAS, phtalates…), soutenue par 130 pays selon le réseau Gaia.
- Là encore, le consensus a échoué face à l’opposition des pays les moins ambitieux et de l’industrie chimique.