L’Inde représente un partenaire économique intéressant pour l’UE, mais il faut d’abord lire cet accord comme un rapprochement géopolitique et un message simultané à Washington et Beijing : l’UE n’est pas seule, elle a des options, et elle sort de la pince stratégique que lui imposent ses deux plus gros concurrents.
- L’accord permettrait aussi de jeter un pont supplémentaire avec certains membres des BRICS, dont le sommet a eu lieu les 7 et 8 juillet dernier au Brésil.
- Le groupe s’est élargi et tente de constituer une alternative crédible à la domination occidentale (EIH 24/10/24).
- Il réunit maintenant 40% du PIB mondial et la moitié de la population.
- Cependant, l’ambition des BRICS d’une réponse concertée aux tarifs douaniers trumpiens et aux conflits régionaux, notamment à Gaza, a échoué.
- Comme le souligne le Monde, les ambitions communes ont surtout pâti des absences (Poutine, Xi, Erdogan, …) et des difficultés à faire converger les intérêts au-delà de l’opposition à la hiérarchie mondiale actuelle.
- Au-delà, aucune nouvelle avancée notable n’est à relever depuis la création d’un système de paiement alternatif au dollar (EIH /11/24) pour nourrir les ambitions de dédollarisation (EIH 2/6/25).
- Les divergences affaiblissent les BRICS, ce que le président américain a immédiatement exploité.
- Il menace tout pays s’alignant sur les « politiques antiaméricaines » d’un tarif douanier supplémentaire de 10%.
- Pour l’UE, renforcer les liens économiques avec l’Inde est une première étape, le faire avec d’autres membres des BRICS (Mercosur, Indonésie) est envisagé (EIH 7/4/25).
- L’important reste de développer une stratégie à la fois claire, commune et surtout à long terme, qui ne se contente pas d’être une simple réaction aux provocations trumpiennes.