Depuis la signature en 2016 d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et l’Ukraine, les produits agricoles ukrainiens bénéficient de droits de douane réduits et de quotas spécifiques. Toutefois, l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022 a bouleversé cet équilibre.
- Afin de soutenir l’économie ukrainienne frappée par la guerre, l’UE a temporairement levé les restrictions commerciales, ouvrant largement son marché aux produits ukrainiens.
- Cette mesure exceptionnelle a provoqué une explosion des importations de volaille : de 76 000 tonnes en 2021 à 203 000 tonnes en 2023, selon France Info.
- Le poulet ukrainien, deux fois moins cher que le poulet français, a rapidement saturé les marchés européens, suscitant l’inquiétude des producteurs européens.
- Face à cette montée des tensions, et aux colères agricoles, particulièrement en Europe centrale depuis l’hiver 2024 (EIH 5/2/24), l’UE a décidé en juin 2024 de rétablir des droits de douane au-delà des niveaux moyens observés, dans le cadre du règlement ATM.
- Ce dernier vise à stabiliser le marché et protéger les agriculteurs européens tout en laissant ouverte la porte à un nouvel accord durable.
- Le futur accord, actuellement en négociation et prévu pour juin 2025, reste entouré de flou.
- Les discussions concernent les nouveaux quotas, les produits concernés et les éventuels mécanismes de sauvegarde.
- Les Etats membres les plus touchés ont rapidement exprimé leurs préoccupations :
- La Pologne, opposée au règlement ATM, réclame un embargo complet sur les produits agricoles ukrainiens, craignant une concurrence accrue pour ses agriculteurs.
- À l’inverse, l’Ukraine souhaite prolonger l’accord commercial actuel jusqu’à fin 2025 et renégocier l’article 29 de l’accord d’association, qui permet de renforcer le libre-échange.