SE TRUMPER 

Le débat sur la dédollarisation est presque aussi vieux que la domination du dollar sur l’économie mondiale, quand il a finalement remplacé la livre sterling comme monnaie de réserve. Le sommet des BRICS à Kazan avait relancé l’assaut contre l’hégémonie du dollar, avec un projet de nouveau système de paiement international basé sur les technologies modernes (EIH 3/11/24). Se pourrait-il que l’euro remplace le dollar américain en tant que principale monnaie de réserve mondiale ?  

  • Le dollar reste la monnaie dominante, représentant environ 58 % des réserves mondiales, tandis que l’euro en détient environ 20 % .  

 

  • Elle souligne la nécessité de réformes structurelles, notamment l’émission conjointe de dettes au sein de l’UE, pour créer des actifs sûrs en euros et attirer les investisseurs mondiaux.  
  • Toutefois, les défis persistent.  
  • L’absence de marchés financiers profonds et intégrés dans la zone euro, ainsi que la fragmentation politique, limitent ses capacités à concurrencer le dollar.  
  • Et il y a toujours l’alternative potentielle des BRICS. 

 

  • Le contexte est cependant celui d’un bouleversement profond des rapports de force et des équilibres financiers globaux.   
  • Depuis l’élection de Donald Trump, l’économie mondiale a connu de forts soubresauts du fait de la politique douanière imprévisible de Washington. 
  • Après les annonces du 2 avril, fixant les droits de douane à des niveaux historiques (EIH 7/4/25) : 
  • le principe de réalité semble avoir ramené, si tant est que cela soit possible, Donald Trump au sens commun,  
  • ces taux absurdes n’auront tenu que jusqu’au 9 avril, avant d’être suspendus  pour 90 jours.  
  • Le 12 mai, c’est la Chine qui a connu un moratoire de 90 jours pour les droits de douane qui lui étaient imposés.  
  • En l’espace de trois mois, les taux sont donc passés de 2,5% à 25% de moyenne, pour se stabiliser aujourd’hui à 14%. 
  • D. Trump souhaite par ailleurs prolonger les réductions d’impôts adoptées en 2017 et d’autres programmes qui arrivent à expiration.  
  • Cela porte l’augmentation prévue de la dette sur dix ans à quelque 4 100-4 500 milliards de dollars avant paiement des intérêts. 
  • Ce qui représenterait 700 milliards de dollars supplémentaires.  
  • Le processus devra passer par une procédure de conciliation entre la Chambre des représentants et le Sénat. 
  • Même si l’hypothèse de base « ne rien faire » l’aurait portée à 150 %. 
  • Le financement de la dette américaine va donc reposer la question du rôle international du dollar avec acuité.