POLOCHON 

La question de la crédibilité des processus électoraux et de leur rôle comme gage de démocratie semble de plus en plus délicate. Entre les reproches systématiques tenant au manque de transparence, aux ingérences étrangères – par le biais de cyberattaques,  désinformation ou surreprésentation dans l’espace communicationnel – la polarisation politique – conduisant les partisans des différents camps remettent en question la légitimité des résultats électoraux s’ils ne sont pas en leur faveur – le tout, dans un contexte généralisé de manque de confiance dans les systèmes institutionnels et à l’égard des représentants qui les font fonctionner, on comprend que le citoyen soit découragé et saisisse de moins en moins son importance en tant qu’électeur. Après le douloureux épisode roumain, vient le tour de la Pologne. 

  • Trois semaines après le scrutin présidentiel  polonais ayant acté la défaite du candidat libéral pro-UE, Rafal Trzaskowski, face au candidat Karol Nawrocki, conservateur et nationaliste (V. EIH 9.06.25), le Premier ministre Donald Tusk conteste ce résultat et soupçonne une fraude massive. 
  • Le 20 juin 2025, le porte-parole de la Cour suprême polonaise déclare que plus de 4000 protestations ont été déposées. 
  • Il précise aussi que la Cour a commencé à recevoir certaines soumissions après la date limite et s’inquiète d’une telle ampleur. 
  • L’objectif serait de toutes les étudier, selon euronews. 
  • La Cour suprême, qui doit statuer avant le 2 juillet sur la validité du scrutin, se retrouve arbitre d’une crise politique sans précédent. 
  • D. Tusk annonce l’ouverture d’une enquête sur la base de constatations d’anomalies statistiques dans les résultats du second tour. 
  • Quinze commissions électorales présentent des « augmentations de plus de 200 % » des voix pour certains candidats par rapport au premier tour – des variations « statistiquement impossibles », explique le Point. 
  • Face à lui, Andrzej Duda, le président sortant moque le caractère mauvais perdant de sin actuel Premier ministre. 
  • Dans tous les cas, l’issue ne peut être réjouissante et c’est le principe même d’élection ainsi que le système institutionnel polonais qui seront remis en question. 
  • Le résultat explicité par la Cour suprême maintient un Président, que certains considèreront comme tricheur, et un Premier ministre, que d’autres considéreront mauvais perdant. 
  • Le Président de la République s’affichant déjà clairement opposé à l’agenda progressiste et européen du Premier ministre. 
  • L’élection est annulée et une autre est organisée mais rien ne dit que de nouvelles mesures permettront d’empêcher les tricheries.