C’est la même équation intenable qui se présente en Roumanie. En décembre dernier, la Cour constitutionnelle roumaine a annulé le premier tour des élections présidentielles (EIH 10/2/25 et EIH 9/12/24), de 2024. Une nouvelle élection présidentielle se déroule donc, dont le premier tour a vu la victoire écrasante de l’extrême-droite, et dont le deuxième tour a lieu ce dimanche 18 mai. Un duel extrême droite/centre avec George Simion de l’Alliance pour l’unité des Roumains (AUR) radical adepte de l’outrance selon Le Monde, et Nicusor Dan de la coalition pro européenne « Roumanie en avant » (PSD, PNL, UDMR), en tête du scrutin au moment où nous rédigeons ces lignes. Le Grand Continent fait le point sur les dynamiques à la veille du vote.
- Cette élection fait suite à celle annulée du 6 décembre 2024, où Călin Georgescu, un ultranationaliste proche de la Russie, était arrivé en tête du premier tour avec environ 23% des voix.
- Il est accusé d’irrégularités électorales sous fond d’ingérence russe par le biais de Tik Tok.
- George Simion a déclaré vouloir « porter Călin Georgescu au pouvoir » s’il est élu :
- via un référendum ;
- par des élections anticipées ;
- par une collation parlementaire pour le nommer Premier ministre.
- Cette victoire pourrait affaiblir le soutien de la Roumanie à l’UE et l’OTAN par sa volonté freiner les aides à l’Ukraine et favoriser les Roumains.
- L’enjeu géopolitique dépasse en effet la seule Roumanie, comme le note Eurointelligence.com (16/5/25):
- Si G. Simion l’emporte, il pourrait en résulter un bloc de pays au sein de l’UE qui ne soutiendraient pas l’aide militaire à l’Ukraine ou les sanctions contre la Russie.
- Lorsque Viktor Orbán est seul, c’est une chose.
- On peut essayer de le contourner ou de négocier.
- Cependant, avec deux pays, cela devient beaucoup plus difficile, sans oublier le Premier Ministre slovaque R. Fico ou le gouvernement néerlandais dont le chef est affilié au PVV de G. Wilders.