TOUT FOUT LE CAMP 

Marché pas unique de l’électricité  

Le rapport Draghi l’a souligné, avec force : la compétitivité de l’économie européenne est en décrochage total par rapport aux Etats-Unis. Parmi les causes de ce fossé, les coûts de l’énergie, surtout dans le contexte de la crise énergétique causée par la guerre en Ukraine et les sanctions à l‘encontre de la Russie.  Mais aussi parce que les Etats-Unis bénéficient encore de leur révolution “du schiste” qui les a rendus producteurs nets.  

  • Après une réforme au pas de charge de son marché de l’électricité en 2023, qui avait permis la généralisation des contrats à termes, garantis par la puissance publique, pour amortir la volatilité des prix (cf. EIH 29/10/23), l’UE se prépare à une réforme importante cette fois de ses zones de tarification de l’électricité, avec une proposition de nouvelle cartographie attendue pour le début de l’année 2025.  
  • “L’Europe rebat ses cartes”, titre Contexte dans son analyse du projet. Ce changement pourrait diviser les pays qui appliquent actuellement une tarification à zone unique en plusieurs zones, reflétant ainsi la dynamique de l’offre et de la demande au niveau régional.  
  • L’Allemagne est au cœur du débat en raison de ses problèmes de distribution interne de l’énergie, tandis que la France devrait conserver son système de zone unique. 

  

  • Le Réseau européen des gestionnaires de réseaux de transport d’électricité (Entsoe) travaille depuis des mois à la révision des zones de tarification.  
  • Cet effort s’inscrit dans le cadre des objectifs de l’UE visant à optimiser les marchés de l’électricité, en s’éloignant des divisions basées sur les frontières nationales pour adopter des configurations économiques. 
  • En revanche, la structure à zone unique de la France entraîne des coûts de congestion minimes, et aucun avantage significatif n’est attendu d’un découpage en zones. 

   

  • Les partisans de cette stratégie de décongestion affirment que la division de l’Allemagne en deux zones pourrait résoudre le problème de la congestion.  
  • Les régions du nord, riches en énergies renouvelables, verraient leurs prix baisser, tandis que les régions industrielles du sud seraient confrontées à des tarifs plus élevés. Cela pourrait inciter les producteurs à s’installer près de la demande et encourager la migration industrielle vers des régions où l’énergie est moins chère. 
  • L’Allemagne est toutefois loin d’atteindre le « critère de 70 % » pour l’utilisation de la capacité transfrontalière, contrairement à la France.