A peine la COP29 terminée à Bakou sur une note particulièrement décevante, la diplomatie environnementale s’est donnée rendez-vous à Busan en Corée du Sud pour finaliser un traité mondial visant à mettre fin à la pollution plastique (cf. EIH 17/4/23).
- Les chiffres sont accablants. Selon les prévisions, l’utilisation du plastique pourrait tripler d’ici 2060, entraînant une explosion des déchets plastiques, dont plus de la moitié finirait en décharge.
- Actuellement, moins de 20 % des déchets plastiques sont recyclés, ce qui exacerbe une crise déjà largement reconnue comme une menace pour la santé humaine, la biodiversité et le climat.
- L’UE a déclaré “la guerre au plastique” depuis au moins 5 ans, maintenant (cf. EIH 26/9/23) avec beaucoup d’ambitions, mais pas toujours suivies d’effets.
- D’autant que les problèmes majeurs se posent d’abord dans le reste du monde, l’Asie du Sud-Est, en particulier.
- Le Monde souligne ainsi que les positions très éloignées des négociateurs laissent planer le spectre d’un échec. L’un des principaux points de discorde est la nécessité de réduire la production de plastique.
- Les pays dotés de puissantes industries pétrochimiques, comme l’Arabie saoudite, la Russie et l’Iran, préconisent une approche centrée sur la gestion des déchets, rejetant toute limitation de la production.
- À l’opposé, une coalition ambitieuse menée par la Norvège et le Rwanda, regroupant plus de 60 pays, appelle à une approche holistique couvrant tout le cycle de vie du plastique.
- Cette coalition défend des mesures strictes, comme l’interdiction mondiale des plastiques à usage unique et des produits chimiques toxiques.
- Les États-Unis, l’un des principaux producteurs de plastique, ont récemment exprimé un soutien conditionnel à la limitation de la production.
- Cependant, l’incertitude plane sur leur engagement à long terme, en raison du potentiel retour de Donald Trump à la présidence, connu pour son soutien aux énergies fossiles.
Outre les divergences politiques, la crise plastique reflète des inégalités mondiales. Alors que les pays industrialisés produisent et consomment la majeure partie des plastiques, ce sont les pays en développement qui en subissent les conséquences les plus graves, avec des infrastructures inadéquates pour gérer ces déchets.