Les choses vont très mal sur le terrain militaire pour l’Ukraine. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky annonçait lundi 11 novembre que cinquante mille soldats russes (et nord-coréens) se pressaient dans la région du Kursk, qu’une contre-offensive ukrainienne cet été avait largement pénétré. Cependant, contrairement à ce que laissait entendre Zelensky, la Russie n’a pas eu besoin de retirer des soldats des zones de combat en Ukraine pour augmenter sa présence dans Kursk, indiquant que la balance penche dangereusement pour l’agresseur ces dernières semaines. Parallèlement, la Russie a effectué pour la première fois depuis août des frappes de missiles sur Kiev, la capitale ukrainienne, marquant une nouvelle escalade du conflit qui pourrait indiquer un regain de confiance de la Russie dans la guerre d’agression qu’elle mène.
- Le terrain politique est plus inquiétant encore, le chancelier allemand Olaf Scholz a eu un entretien téléphonique avec Vladimir Poutine quelques jours après avoir annoncé des élections anticipées consécutivement à l’effondrement de sa coalition.
- Malgré un communiqué assurant le soutien de l’Allemagne à l’Ukraine, la montée en puissance du parti pro-russe AfD en Allemagne et le délitement du soutien à la coalition de Scholz sont de mauvais augure pour l’Ukraine (cf. EIH 8/9/24 et 8/9/24 bis).
- L’Ukraine pourra tout de même bénéficier du premier soutien financier de l’UE à hauteur de 300 millions d’euros pour des acquisitions conjointes dans le domaine de la défense, annoncé par la Commission européenne le 14 novembre.
- Un renchérissement après les communications la veille du nouveau secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte, l’ancien premier ministre néerlandais, et du Premier ministre polonais Donald Tusk.
- Les deux hommes ont pu largement parader avec les plus de 4% de budget consacrés à la défense par la Pologne.
- 4.7% à l’horizon 2025.
- Une obsession des chiffres plutôt que de ce qu’ils achètent qui reflète la nervosité des Européens face au retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier prochain.
- Le doute plane toujours sur les intentions de Trump à laisser l’Europe seule face à un agresseur, depuis qu’il a affirmé en février lors d’un rally qu’il laisserait la Russie attaquer les alliés européens de l’OTAN, s’ils ne consacraient pas 2% de leur PIB au budget défense.
Entre temps, la Russie pousse son avantage militaire en lançant une offensive particulièrement destructrice sur les infrastructures énergétiques et les grandes villes sur tout le territoire ukrainien. Une chose est sûre: les tentatives de conciliations, scholziennes ou trumpiennes, alimentent le conflit que la dynamique de paix.