Pour articuler transition climatique et réindustrialisation, le Green Deal a fait de la filière hydrogène une des priorités stratégiques pour l’Europe – (cf. EIH 8/9/24).
- Cela se traduit en particulier dans la directive sur les énergies renouvelables qui fixe des objectifs pour l’adoption de l’hydrogène renouvelable dans l’industrie et les transports d’ici à 2030 et dans le paquet Hydrogène et marché du gaz décarboné visant à soutenir la création d’infrastructures optimales et dédiées à l’hydrogène, ainsi que d’un marché de l’hydrogène efficace .
- En 2023, la directive sur les énergies renouvelables a fixé l’objectif indicatif de 42 % d’hydrogène renouvelable dans la consommation totale d’hydrogène d’ici à 2030 et de 60 % d’ici à 2035 pour l’industrie.
- Depuis 2022, la Commission encourage l’investissement dans la filière avec la création de la Banque européenne de l’hydrogène.
- Cette structuration réglementaire et législative est porteuse dans un marché en nette croissance.
- Le nombre de projets hydrogène, ayant fait l’objet d’une décision finale d’investissement, a doublé au cours des douze derniers mois, selon le rapport annuel 2024 de l’Agence internationale de l’énergie.
- L’AIE indique également que la production mondiale d’hydrogène à faibles émissions d’ici à 2030 devrait être multipliée par 5.
- Un enjeu pour faire de l’hydrogène une énergie vraiment renouvelable qui rencontre quelques difficultés à imposer une définition aux industriels (cf. EIH 16/12/21).
- Alors que l’Europe bénéficie d’avances technologiques grâce au travail mené pour structurer la filière, la Chine se repositionne et grignote des parts de marché.
- Selon l’AIE, la Chine représente plus de 40 % de la capacité d’électrolyse ayant fait l’objet d’une décision finale d’investissement au cours de l’année écoulée.
- Le journal conservateur allemand FAZ sonne l’alarme.
- D’après un rapport alarmant du BCG, non encore publié, l’Europe bénéficie certes aujourd’hui de technologies supérieures qui lui permettent de produire de l’hydrogène à un coût inférieur de 15 % à celui de la Chine.
- Cependant, le rapport indique que la Chine dépassera la compétitivité de l’Europe d’ici 3 à 5 ans, en termes de coûts, de qualité et de volume de production.
- Pour preuve, la Chine a déposé 1 000 familles de brevets dans ce domaine, au cours des dernières années, soit trois fois plus que l’Europe.
Dans son rapport, Mario Draghi pointait que le seul domaine dans lequel l’Union européenne possède un avantage comparatif et un certain leadership mondial est celui des technologies vertes et propres. Cette dernière avance semble se réduire de jour en jour.