Les tarifs européens sur les voitures chinoises remettent en cause directement le 2e pilier du modèle économique allemand. Après la fin de l’énergie russe abondante et bon marché, ce sont les liens commerciaux avec le marché chinois qui sont menacés – cf. EIH 21/4/24 et EIH 10/12/23).
- L’Allemagne, principal opposant à la mesure, redoute une contre-attaque chinoise sur les véhicules européens alors que les constructeurs allemands réalisent plus du tiers de leurs ventes mondiales en Chine et que le géant asiatique est leur principal partenaire commercial depuis 8 ans.
- Olaf Scholz avait montré son désaccord, dès avril, contre toute tentative européenne de protectionnisme et avait plaidé la cause du libre-échange à l’occasion de son voyage au pays de l’empire du Milieu.
- Le spectre d’un début de guerre économique intense est loin de réjouir les dirigeants des Etats membres, surtout ceux ayant des relations commerciales développées avec la Chine.
- Viktor Orban, qu’on a connu plus prompt à défendre les mesures de protectionnisme, a notamment déclaré ce vendredi à la radio publique MR : « Ce que l’UE veut faire, c’est une guerre froide économique ».
- La nouvelle mesure a également provoqué une levée de boucliers au sein de l’industrie automobile européenne, notamment en Allemagne.
- Le PDG de BMW Oliver Zipse a déclaré : « Le vote d’aujourd’hui est un signe fatal pour l’industrie automobile européenne »
- Ce vote n’est pas définitif alors que les négociations vont se poursuivre entre les deux parties, comme le confirment certains haut-fonctionnaires européens.
- Les 12 abstentions pourraient alors avoir à se déclarer dans un sens ou l’autre.
- Cependant, il pourrait marquer « une partie de la détérioration à long terme des relations politiques entre l’UE et la Chine, qui n’est pas seulement causée par le problème de surcapacités en Chine, mais aussi par le soutien de la Chine à l’invasion de l’Ukraine par la Russie » comme l’indique Sander Tordoir, économiste en chef au Centre for European Reform à Euractiv.