INDUS 

L’une des nouvelles réalités auxquelles doit s’adapter l’UE est celle d’un contexte géopolitique complètement différent de ces dernières décennies de confortables croissances : l’ère de l’énergie bon marché fournie par des puissances extractivistes devenues hostiles et la fin des garanties de sécurités américaines rendent le monde d’autant plus compétitif et incertain. L’exigence d’investissement est donc non seulement sur la décarbonation (voir plus loin) mais aussi sur les appareils de défense. 

  • Le rapport s’inscrit donc dans le prolongement des réflexions sur la reconfiguration de la stratégie européenne (cf. EIH 17/3/2223/8/23 et 26/11/23).  
  • Même si tous les problèmes mis en lumière par le rapport étaient déjà connus, et que certaines critiques se sont fait immédiatement entendre celui-ci a le mérite de penser la compétitivité européenne à l’échelle la plus intégrale possible, incluant une réflexion profonde sur la sécurité collective des Etats membres. 
  • L’industrie européenne de défense souffre d’énormément de lacunes structurelles : fragmentation, absence d’interopérabilité, manque d’investissement.  
  • Seuls 10 pays membres allouent les “au moins 2% de PIB” exigés par l’OTAN à leurs dépenses de défense, même si depuis le début de l’agression russe sur l’Ukraine, ces montants ont tous augmenté significativement.  
  • Selon le rapport Draghi, 500 milliards de dépenses supplémentaires sont nécessaires dans la prochaine décennie.  
  • Cette mesure fait l’objet de vifs débats, notamment en raison de la stricte opposition de l’Allemagne et des Pays-Bas.  
  • Sans diplomatie, le député du PPE allemand Markus Ferber a notamment déclaré au Point : « Draghi doit résister au réflexe italien traditionnel qui consiste à demander de nouveaux programmes d’investissement financés par la dette ».