CARBONI ARDENTI 

Le rapport Draghi veut secouer l’UE hors de sa complaisance et de ses réflexes de sécurité. C’est une initiative indispensable pour “la survie même de l’UE”. Mais certaines de ses recommandations pourraient avoir des conséquences indésirables sur les autres objectifs de l’UE, en particulier les politiques environnementales. Si l’accent est bien mis sur la nécessité de décarboner le mix énergétique européen et de s’assurer que la lutte contre le dérèglement climatique s’inscrit dans le redressement de la compétitivité européenne, les autres dimensions, environnementales et sociales semblent décidément reléguées au dernier plan.  

  • Le rapport souligne à raison les délais très longs pour l’adoption de nouvelles initiatives et cadres réglementaires (avec quelques exceptions, parfois, comme la réforme du marché de l’électricité, votée en quelques mois seulement le prouve, cf. EIH 6/3/23 et 17/10/23). 
  • Cependant, il faut en moyenne 19 mois afin d’adopter de nouvelles réglementations. 
  • Ceci symbolise la complexité administrative de l’Union alors qu’au regard des enjeux, davantage d’efficacité et de flexibilité sont attendues. 
  • Le rapport ne touche pas au marché du travail, ce que critiquent certains experts  qui pointent une absence de réflexion sur les réformes nécessaires, alors que le rapport met justement l’accent sur le besoin vital d’une hausse de la productivité.  
  • Il suggère toutefois d’alléger les contraintes pesant sur les entreprises.  
  • Et d’aucuns s’inquiètent de la menace qu’il fait peser sur la Responsabilité des Entreprises et le devoir de vigilance européen.