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Le mardi 9 juillet 2024, la Commission européenne a annoncé une aide de 77 millions d’euros à 4 États-membres dont l’agriculture a particulièrement souffert des aléas climatiques de début d’année. Concrètement, cela se traduit par des compensations financières pour les producteurs de légumes et de vins d’Autriche (10 millions d’euros), la République Tchèque (15 millions d’euros) et la Pologne (35 millions d’euros) sont prévues, à la suite de sévères gels printaniers. Les producteurs de vins Portugais touchés par une baisse prononcée de leurs ventes recevront également des aides (15 millions d’euros).  

  • “Argent magique” ? Non. Cette aide provient de la réserve agricole, une portion du budget de la Politique Agricole Commune (PAC) de 450 millions d’euros par an servant à financer des aides d’urgences aux exploitants agricoles touchés par des évènements climatiques extrêmes, catastrophes naturelles, ou des retournements brusques des cours des denrées ou intrants agricoles.  
  • Où en est-on ? Depuis le début de l’année, 175 millions d’euros de la réserve agricole ont été dépensés.  
  • L’année dernière, en 2023, près de l’intégralité des fonds de la réserve avait été déboursée avant l’été, de même pour 2022. Pour l’instant, le montant des aides accordées pour 2024 n’est donc pas faramineux.  
  • L’utilisation de la réserve agricole est de plus en plus critiquée, par les États membres comme par la Cour des Comptes Européenne.  
  • En effet, l’allocation des fonds par la Commission demeure opaque.  
  • Mais surtout, face à des évènements climatiques extrêmes qui se multiplient et affectent de plus en plus les exploitations agricoles, la réserve agricole semble sous-dimensionnée et ne permet guère que de réagir aux crises.  
  • Elle ne permet pas, selon l’IEEP, think-tank spécialisé en politiques environnementales européennes, d’anticiper les conséquences du dérèglement climatique et de développer une agriculture européenne plus résiliente face aux crises.