Estonie
- Le parti Koos, pro-Kremlin, a remporté moins de 5% des voix.
- Après des mois d’un feuilleton politique où ses dirigeants, Aivo Peterson et Oleg Ivanov, ont respectivement été arrêtés par les forces de l’ordre estoniennes et émigré en Russie, les 3% remportés au suffrage, dans un pays où la population russe représente la même part.
- Cela démontre l’échec du gouvernement à rallier ces russophones à la position européenne en soutien à l’Ukraine, à intégrer cette minorité antagonisée et stigmatisée depuis l’invasion russe en février 2022, et à combattre la propagande russe sur son territoire.
- Le parti de droite conservateur Isamaa (Patrie), actuellement dans l’opposition, réalise son meilleur résultat aux élections européennes, récoltant 21,5% des voix contre 10% en 2019, où le parti n’avait pu obtenir l’un des six sièges au Parlement européen.
- La liste perdante de ce scrutin est celle de la Première ministre estonienne Kaja Kallas, le Parti de la Réforme (ER), qui n’a obtenu que 18% des voix contre 26% en 2019.
- Rétrogradé de première en troisième place, le parti centriste actuellement au pouvoir en Estonie ne conserve qu’un de ses deux sièges au Parlement, où il siège pour Renew Europe (RE).
- Cette défaite du parti au pouvoir au profit de l’opposition dans ce scrutin européen pourrait être un signe que la population estonienne soutient moins fermement le gouvernement de Kaja Kallas, qui a depuis 2022 gagné en visibilité dans le reste de l’UE pour son opposition farouche à la Russie de Poutine et son soutien à l’Ukraine et à une défense européenne commune.
Lettonie
- Le parti de centre-droit Jaunā Vienotība (La Nouvelle Unité) conserve ses deux sièges et sa première place, avec 25% des suffrages exprimés (siège pour le PPE).
- Comme chez ses voisins Baltes, le sentiment anti-Russie se confirme en Lettonie : la formation d’extrême-droite Nacionālā apvienība (NA – Alliance nationale) suit de près avec 22% des voix, une montée en puissance pour le parti qui avait récolté 16% des voix en 2019.
- La popularité grandissante de ce parti nationaliste anti-immigration et anti-Russie s’inscrit dans la lignée des forces d’extrême-droite qui accroissent leur audience et leurs sièges au Parlement européen (NA siège pour l’ECR avec deux sièges, un de plus qu’en 2019) partout en Europe.
- Le groupe des Verts/ALE affaibli par ses pertes spectaculaires en France et Allemagne, pourra compter sur une heureuse surprise, avec un siège apporté par le parti des Progressistes, qui compte 7% des suffrages exprimés.
Lituanie
- En Lituanie, les résultats de ce scrutin sont sensiblement les mêmes qu’en 2019 : le parti des Chrétiens-démocrates lituaniens (TS-LKD) au pouvoir conserve trois sièges (groupe du PPE) et 20% des voix, le Parti socialiste conserve ses deux sièges (S&D) ; de même Renew, les Verts et l’ECR continueront à avoir respectivement deux, deux et un eurodéputés lituaniens.
- Le parti nationaliste et eurosceptique LCP (Parti Lituanien du Centre) remporte son premier siège au Parlement, seule indication qu’une partie de l’électorat (5% des suffrages exprimés) se tourne vers le nationalisme à l’instar des autres pays de l’UE.
- C’est un résultat particulièrement troublant mais non surprenant en Lituanie, un pays ayant accueilli nombre de réfugiés politiques de Biélorussie fuyant le régime de Loukachenko et de réfugiés ukrainiens fuyant le conflit depuis 2022.
- Selon l’UNHCR, les réfugiés ukrainiens représentent plus de 2% de la population lituanienne.
- Dans ce petit pays balte ayant fait preuve de solidarité avec les Ukrainiens dès le début du conflit, le terreau est fertile pour la montée en puissance de partis eurosceptiques et nationalistes dans les prochaines années.