Le sort de l’Europe se joue de plus en plus nettement à l’extérieur des frontières de l’UE. Comme une impression de déjà vu, les luttes d’influence entre Est et Ouest se font à l’extérieur des principaux intéressés. A l’exception de l’Ukraine, qui a manifesté son refus de l’hégémonie russe et son modèle oligarchique de société, en ripostant à l’entrée des chars d’assaut russes. En Géorgie, en Moldavie, et en Macédoine du Nord, les situations sont différentes mais leur rapport à l’Union européenne témoigne de ces oppositions et de la stabilité du continent à l’ombre de la guerre en Ukraine, commente Pierre Haski.
- Le 14 mai 2024, alors que l’Hymne à la joie résonne devant le Parlement à Tbilissi, les députés s’opposent – même physiquement – lors du vite de la loi qui secoue ce pays du Caucase depuis mars 2023 (V. EIH 28.04.24. Et EIH 06.03.23.
- La loi supposée contrôler l’influence étrangère, calquée sur une loi similaire en Russie a donc été adoptée par 84 voix contre 30.
- Le vote a été maintenu malgré la très forte mobilisation populaire dans la rue.
- Aussitôt après le vote, la police a violemment dispersé les manifestants.
- La loi sur les agents étrangers a eu des conséquences dramatiques sur la société civile organisée en Russie, ce dont de nombreux Géorgiens ont l’air d’avoir conscience.
- Elle exige que tout organisation qui reçoit un soutien non russe se déclare comme « agent étranger ».
- L’expression même d’« agent étranger » (иностранный агент) renvoie indiscutablement à l’époque de l’espionnage de l’époque de la guerre froide.
- La loi est entrée en vigueur en réponse aux manifestations contre le retour de Vladimir Poutine au Kremlin en 2012.
- Elle a donc été conçue pour limiter les ONG indépendantes susceptible de rendre visibles les opposants à V. Poutine.