Figure imposée de la diplomatie depuis le 22 février 2022, le chancelier allemand a aussi réitéré sa demande à la Chine de condamner l’invasion russe de l’Ukraine. Mais là encore, c’est sans effet. Beijing n’a pas l’intention de revenir sur ses importations de carburants russes. Ni de changer sa stratégie révisionniste de soutien aux remises en cause de l’ordre mondial dominé par les Etats-Unis. En revanche, la demande de Scholz de permettre aux entreprises allemandes une plus grande pénétration du marché chinois, sans mentionner l’Europe, montre que le chancelier allemand fait cavalier seul avec une visite qui ne visait pas à servir les intérêts européens, mais plutôt les bonnes relations avec son partenaire commercial le plus important.
- L’UE joue un jeu d’équilibriste avec la Chine depuis maintenant quelques années.
- L’année dernière le président français mettait l’UE en garde contre le risque “de se retrouver entraîné dans des crises qui ne sont pas les nôtres, ce qui nous empêcherait de construire notre autonomie stratégique” en suivant l’entreprise de découplage des Etats-Unis du marché chinois.
- Notamment par le Inflation Reduction Act, préjudiciable à l’industrie européenne – cf. EIH 13/3/23.
- Mais parallèlement, le ciblage des fabricants chinois de panneaux solaires et de véhicules électriques par la Commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, laisse présager des tensions accrues qui ne se résoudront pas par des exigences allemandes lors d’une visite unilatérale.
- Les espoirs européens d’influer sur l’attitude chinoise ne sont pour autant pas illusoires
- la Chine vit une crise immobilière affectant sa population – vieillissante – au pouvoir d’achat limité, et subit les restrictions d’importations technologiques américaines.
- L’affirmation conjointe de Xi et Scholz que les relations commerciales entre l’Europe et la Chine ne faibliront pas représente un signe encourageant de négociations à venir sur les termes et conditions de ces relations.