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C’est devenu l’une des figures imposées du débat européen : l’UE se cherche les moyens et les objectifs d’une politique industrielle ambitieuse, capable de répondre à la pression conjointe de la concurrence américaine et chinoise, deux économies hautement subventionnées (cf. EIH 25/2/24). Mais dans une économie européenne concurrentielle, organisée pour éviter les distorsions de concurrence sur le marché unique par des acteurs mono/oligopolistiques, comment définir une telle politique ? Quels en sont les acteurs et les principaux décisionnaires ? 

  • C’était par exemple l’objet d’une initiative politique de l’ancien député Edouard Martin (FR-S&D), ex-syndicaliste de Florange, lors de la législature précédente. 

 

  • Aujourd’hui, ce sont les Etats membres qui sont à la manœuvre.  
  • Il aura fallu attendre les traumatismes de la crise sanitaire et de ses effets disruptifs sur les chaines de valeurs mondialisées de l’économie européenne, pour que le Conseil européen s’en saisisse complètement en 2020. 
  • Il revient avec “la nécessité de mener une politique industrielle ambitieuse afin de rendre l’industrie de l’UE plus durable, plus résiliente, plus verte et plus compétitive”. 
  • Derrière les pieux serments de coopération européenne, les Etats membres restent tributaires des logiques particulières des intérêts nationaux – surtout lorsqu’il s’agit de défendre les avantages d’un secteur plus ou moins important.  
  • Les revirements de dernière minute sur les compromis européens provoqués par l’Allemagne et l’Italie sur le moteur thermique (cf. EIH 3/4/24), ou la France sur le nucléaire et les renouvelables montrent le bien :  
  • l’intérêt communautaire passe après le national, au risque de « gripper la machine législative européenne”, analyse Maïwenn Lamy pour Contexte.