Lundi 8 avril 2024, la 3ème réunion trilatérale France – Allemagne – Italie sur la politique industrielle européenne se tenait en présence des ministres concernés. Rien de particulièrement surprenant dans les conclusions : les trois premières économies industrielles de l’UE appellent à favoriser le développement des technologies vertes et numériques pour renforcer la compétitivité et la productivité européennes.
- Classique, l’appel à moins de bureaucratie, ou l’accroissement des investissements privés.
- Plus original est le souhait en faveur de “ressources propres” pour financer les infrastructures nécessaires.
- Mais au fond les questions subsistent : quels chemins doit prendre l’industrie européenne ?
- L’anxiété d’une désindustrialisation ne concerne pas que l’Allemagne.
- L’Italie, troisième économie de l’UE et deuxième secteur manufacturier on s’inquiète aussi, au vu des derniers chiffres de l’Istat sur la production industrielle qui montrent une chute de 3,1 % d’une année sur l’autre.
- La cause, selon le représentant des dirigeants des 60 plus grandes entreprises européennes (ERT) dans un rapport récent:
- les coûts de l’énergie. L’organisation s’inquiète de la compétitivité en Europe et donc de la concurrence chinoise, ou américaine, surtout dans les industries dites “énergie-intensives”, telles que décrites dans ce papier d’analyse de la Hertie School/Institut Delors.
- D’où l’urgence d’avancer sur la décarbonation du secteur. 1 700 milliards d’euros d’investissements, dont 800 seuls pour les réseaux, seraient ici nécessaires selon l’ERT – qui envisage aussi d’autres dispositifs de soutien.
Le passage à l’industrie verte est une priorité des discours. Deviendra-t-il une priorité des budgets ? A lire les débats en France, ou en Allemagne, on peut rester sceptique.