Les partis d’extrême droite en Europe sont assez diversifiés. Ils ont un éventail de points de vue différents sur tout, de la politique économique à la politique étrangère, et semblent souvent s’opposer les uns aux autres autant que les partis plus traditionnels. Mais ce qu’ils ont en commun, c’est l’opposition à l’immigration. En réponse à cela, les partis de gouvernements européens, centristes ou libéraux, se sont engagés dans une voie de plus en plus anti-immigration.
- Au risque évidemment de l’Etat de droit, comme le souligne encore la politique migratoire de G. Meloni: l’Italie intensifie les entraves aux sauvetages en Méditerranée.
- A ce sujet, l’UE pêche par incohérence et inconstance. Après avoir fait la leçon au monde entier, et à l’extrême droite, sur le thème des valeurs en matière de droits fondamentaux, les dirigeants Européens sont à l’origine d’une nouvelle série d’accords avec les États d’Afrique du Nord visant à empêcher les migrants d’entrer sur le territoire de l’Union.
- Accompagnée des Premiers ministres de la Belgique (Libéral), de l’Italie (droite radicale) et de la Grèce (conservateur), a signé un accord avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi.
- Dans le cadre de ce nouveau partenariat avec l’Égypte, l’UE verse 7,9 milliards d’euros au titre d’une stratégie à six piliers visant à soutenir l’économie, le commerce et l’énergie du pays.
- L’argent est également destiné à l’Égypte pour qu’elle prenne en charge les migrants en provenance du Soudan, de la Syrie et de la Palestine, et les empêche de traverser sur des bateaux vers l’Europe, en particulier l’Italie.
- Nouvel avatar d’une Europe qui se vit comme une forteresse (cf. EIH 1/10/23), cet accord fait suite à des accords similaires avec la Turquie, la Tunisie ou la Mauritanie.
- Un autre est en préparation avec le Maroc.
- Les migrants sont devenus une monnaie d’échange pour ces pays dans leurs relations avec l’UE.
- L’approche consiste à externaliser la propre politique migratoire de l’UE en laissant la question de l’accueil d’urgence à des Etats peu regardants en matière de droits fondamentaux.
- L’accord signé au Caire vise à stopper les flux migratoires à un moment où la situation économique désastreuse de l’Égypte, la guerre civile prolongée au Soudan et la destruction aveugle de Gaza par Israël font de l’Égypte un point de départ vers l’Europe pour les Égyptiens comme pour les migrants en transit.
- Comme l’explique le Green European journal, d‘accord en accord, l’UE externalise le contrôle des migrations, sans grande considération pour les droits de l’homme.
- Laisser la misère du monde à l’extérieur ne fera que repousser le problème à plus tard et probablement qu’il se présentera à nous de manière encore plus dramatique.
- Giorgia Meloni célèbre cette nouvelle forme de politique de voisinage comme un succès pour son rôle de pionnière dans ce domaine.
- La Commission européenne a adopté le scénario et prévoit d’autres représentations.
- L’UE devra en payer le prix en termes de politique étrangère, et ce prix risque d’augmenter, à mesure que les pays riverains chargés de réguler les flux migratoires en feront des armes de pression géopolitiques.
- Comme le président turc R.T. Erdogan l’a déjà compris.