Partout en Europe et jusqu’aux portes du Parlement européen, la colère et la détresse des agriculteurs se manifestent depuis plusieurs semaines (cf. EIH 22/01/2024 et EIH 05/02/2024) Chaque contexte national est différent : plan nitrate aux Pays-Bas (cf. EIH 2/9/22), revenus agricoles en France, taxe sur le gazole en Allemagne, concurrence des produits ukrainiens en Pologne, Roumanie et Europe centrale. A y regarder de plus près, tout converge dans le même message au sujet de revendications similaires : concurrence déloyale et politiques environnementales trop contraignantes.
- Face à des mobilisations massives et très disruptives, les autorités nationales et européennes tendent à lâcher beaucoup de lest.
- La Commission européenne de son côté a approuvé une exemption partielle des obligations de jachères.
- Les jachères étaient prévues dans la Politique agricole commune.
- Cette décision répond ainsi à l’une des principales revendications des agriculteurs.
- Pour l’instant, cette décision ne s’applique que pour l’année 2024.
- Pour avoir accès aux aides prévues par la PAC, les agriculteurs devront laisser 4% de leurs terres non plus en jachères mais en “cultures intermédiaires ou fixatrices d’azote”.
- Rappelons que la jachère est une pratique agricole qui consiste à laisser une terre non cultivée pendant une période donnée. Elle permet la régénération des sols.
- Avec l’introduction et la mise sur le marché des désherbants et des engrais chimiques, la jachère avait disparu quelque temps.
- Cette méthode avait émergé à nouveau dans le cadre de la PAC en 1992, adoptée comme moyen de lutter contre la surproduction.
- Les agriculteurs étaient incités à laisser leurs terres en jachère en échange de subventions.
- La pratique de la jachère a été critiquée par certains agriculteurs qui s’y opposaient.
- Ils la jugent inefficace et coûteuse et réclament une plus grande liberté dans la gestion de leurs terres.