Alors que l’UE vient de voter un paquet d’aides à l’Ukraine d’un montant de 50 milliards d’euros, les signaux envoyés aux industriels de la défense européenne montrent qu’il est temps d’accélérer la cadence – et l’innovation.
- De toutes parts, l’urgence de la création d’une défense européenne indépendante est évidente :
- la menace de la Russie et d’une guerre en Ukraine qui prend un cours dangereux.
- l’élection américaine est dans tous les esprits face à l’incertitude d’un retour de Donald Trump à la Maison Blanche et de sa possible mise en retrait au sein de l’OTAN et de l’aide européenne.
- On relève que le Congrès américain rechigne déjà sur l’aide à l’Ukraine.
- Les Européens doivent d’autant plus augmenter leurs capacités militaires et industrielles, pour produire leurs propres munitions, chars, avions et moyens de reconnaissance en orbite, pour se défendre et assister l’Ukraine dans sa résistance à l’agresseur.
- Les 50 milliards d’euros européens votés le 1e février 2024 consistent en un paquet sur quatre ans, représentant donc un peu plus de 12 milliards annuels pour l’Ukraine.
- Une participation assez faible si l’on se réfère aux montants des autres budgets européens.
- Il ne peut donc qu’encourager faiblement les industriels de la défense à augmenter leurs productions.
- Le problème concerne aussi beaucoup les capacités.
- Sur ce point, l’UE a augmenté son Fonds européen de Défense, doté pour la période 2021-2027 de 11 milliards d’euros.
- Les industriels sont largement sollicités, et les Etats membres semblent déterminés à aller plus loin lors du nouveau de Coopération structurée permanente (PESCO) en 2025.
- Malheureusement, les capacités de production tardent à prendre de la vitesse :
- Par exemple, sur le million d’obus que l’UE avait promis à l’Ukraine pour mars 2024, seule la moitié seront livrés à temps, et déjà les Européens se tournent vers des fournisseurs étrangers,
- C’est particulièrement le cas de la Corée du Sud, avec qui l’UE resserre une coopération technologique et économique depuis quelques années.