Sous la pression de la transition verte, l’Europe serait-elle en train de changer de paradigme de la concurrence ? Selon M. Vestager commissaire européenne à la Concurrence, « le manque total d’investissements dans les batteries en Europe constitue un échec du marché ». Pour Robert Habeck, « la véritable concurrence à laquelle nous sommes confrontés n’est pas entre l’Allemagne et l’Italie, ni le Danemark, (..) mais entre l’Europe, la Chine et les Etats-Unis ».
- L’aide d’Etat allemande à Northvolt soulève cependant certains questionnements.
- Il s’agit bien d’une aide publique caractérisée (art. 107 TFUE), procurant de fait un avantage sélectif, constituant une barrière à l’entrée et à l’expansion.
- Elle affecte sensiblement le libre jeu de la concurrence, dotant possiblement l’usine d’une position dominante sur le marché des batteries – du moins allemand.
- Eu égard à la compétition entre les différents États membres afin d’attirer des investissements dans des secteurs stratégiques, une telle subvention créera des disparités régionales, questionnant l’équité de traitement.
- Les subventions ne sauraient constituer des solutions à long terme : elles ne sont censées être que des catalyseurs encourageant l’innovation – mais ne créant pas de dépendance artificielle.
- Aussi, qui se chargera de surveiller qu’il s’agira effectivement de la « batterie la plus respectueuse de l’environnement au monde » ?
- Quel est l’impact environnemental réel ?
- Qui s’assurera que les avantages environnementaux se matérialisent ?
- Les comportements vertueux de Northvolt dans ses engagements environnementaux sont sujets à caution.
- Au Canada, le Centre québécois du droit de l’environnement a déposé une demande d’injonction pour demander la suspension de travaux du projet Northvolt qui avaient conduit à un abattage d’arbres ainsi qu’à la destruction de milieux abritant des habitats d’espèces en situation précaire est imminente.
- Au Québec, Northvolt est bénéficiaire du plus gros chèque d’aide sociale jamais émis de la province.