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Comme le font remarquer certains observateurs, il est rare que les textes juridiques et diplomatiques engendrent de nouvelles réalités. La plupart du temps ils ne font que constater le réel. L’accord de la COP28 est de cette sorte, il affirme, dans un langage prudent, que le monde devra “abandonner les combustibles fossiles pour atteindre son objectif de décarbonation”. C’est effectivement la première fois qu’un accord lié à la COP le fait. Mais il n’a fait que confirmer ce que tous ceux qui travaillent sur le changement climatique savent déjà depuis des décennies. 

  • Sans attendre les déclarations des Etats, le monde dans son ensemble a entamé ce processus de transition.  
  • La demande de pétrole, de charbon et de gaz a toujours tendance à augmenter.  
  • Annoncés depuis le club de Rome par les experts, les pics pétrolier, gazier, fossile etc ne sont pas encore concrétisés. 
  • On s’attend à ce qu’ils dépassent cette année les investissements pétroliers pour la première fois de l’histoire.  
  • L’essor des voitures électriques a également été vertigineux, tant en Occident qu’en Chine.  

Aussi peut-on spéculer à l’infini sur les mérites et démérites de ce genre de conclusions. Mais parvenir à faire signer une telle déclaration aux pays pétroliers pourrait bien avoir la même portée politique qu’en son temps la signature de l’URSS et du bloc de l’Est au bas des Accords d’Helsinki sur les droits de l’Homme en 1975 : une position juridiquement non contraignante, mais politiquement opposable. Qui sait, la COP 28 de Dubaï aura peut être marqué le vrai pic du pétrole?