Les énergies fossiles ont la vie longue et encore de beaux jours devant elles. C’est ce qui ressort d’une enquête sur des « bombes carbone ». Le Guardian en avait déjà fait la liste en 2022 : il s’agit des projets d’exploitation gaziers, pétroliers ou de charbon dont l’ampleur va surtout rendre impossible le respect des engagements de l’Accord de Paris de 2015, pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.
- Selon les données réunies par les enquêteurs, l’exploitation de chacune de ces bombes climatiques émettra au moins un milliard de tonnes de CO₂ avant de s’épuiser.
- Si tous ces gisements sont exploités, cela équivaudrait à l’émission de plus 1 100 gigatonnes de CO₂.
- Donc, bien au-delà des 500 gigatonnes nécessaires pour être conforme au « budget carbone » et pour limiter le réchauffement à 1,5°C.
- Le Monde revient dans cette enquête détaillée sur le travail de deux associations françaises Data for Good et Eclaircies sur ces bombes climatiques.
- Actuellement, il existerait 422 bombes carbone à travers le monde, dont 294 sont déjà en exploitation et 128 en projet.
- Elles sont réparties sur tous les continents.
- Plus la taille du gisement est grande, plus les émissions potentielles sont élevées.
- La moitié de ces projets d’exploitation se trouvent dans 3 pays :
- La Chine, principalement associée au charbon, la Russie qui continue de lancer de nouveaux projets d’extraction de combustibles fossiles et les Etats-Unis.
- Les pays du golfe Persique sont également concernés, principalement dans l’extraction de pétrole et de gaz.
- Le financement de ces projets peut se faire de différentes manières.
- Certains Etats les financent directement sous forme de subventions.
- Des acteurs industriels peuvent intervenir.
- Total Energies est d’ailleurs la deuxième entreprise la plus impliquée dans ces projets polluants, dernière China Energy.
- Les principaux leviers financiers sont les banques dont le soutien est crucial – qu’il soit direct, ou indirect sous forme de prêts entreprises.
- Dans le classement des 10 principales banques finançant ces projets on retrouve les grandes banques françaises BNP Paribas et le Crédit Agricole.
- En 2022, les banques ont injecté plus de 150 milliards de dollars dans les entreprises finançant ces “bombes carbone”.
- Total Energies a reçu plus de 8 milliards d’euros de prêts des quatre principales banques françaises.
- La justification tiendrait au fait qu’il faut répondre à la demande mondiale croissante en combustibles fossiles avant de basculer complètement vers les énergies renouvelables.
- Cependant, selon l’Agence internationale de l’énergie, il ne serait pas indispensable d’investir dans de nouveaux projets pour répondre à cette demande.
- Pour les scientifiques, il est surtout possible et nécessaire de mettre fin à ces “bombes carbone”.