Entre militarisation croissante et attribut géopolitique de la puissance, la domination de l’espace est redevenue un enjeu pressant. Pendant que Elon Musk se résigne à pousser SpaceX pour son décollage, l’Europe lance un programme déconstellation de satellites européens – privés – dernière génération IRIS² (Infrastructure for Resilience, Interconnectivity and Security by Satellite).
- IRIS² prévoit un déploiement renforcé d’une connexion internet, des communications et d’une protection contre les cyber-attaques sur le vieux continent, dès 2024 et pour une opérationnalité complète, dès 2027.
- C’est une concrétisation de l’adoption du Règlement 2023/588 du 15 mars 2023 du Parlement européen et du Conseil de l’UE établissant le programme de l’Union pour une connectivité sécurisée pour la période 2023-2027.
- Désormais, la vision stratégique va plus loin : ayant 12 mois pour présenter ses recommandations à la Commission européenne, le consortium AEGIS² (Advanced European Governmental Innovative ISR Secured Service) doit établir une liste de propositions visant à “combler la fracture entre les capacités européennes actuelles et les besoins futurs”.
- Ce consortium, composé de 15 entreprises du secteur spatial européen, représentant 8 Etats membres, est né des nouveaux besoins européens en matière d’observations de la Terre à des fins stratégiques et militaires.
- IRIS² et AEGIS² viennent s’inscrire dans la continuité et le renforcement des programmes Copernicus d’observation environnementale (climat, anticipation des catastrophes naturelles…) et Galileo et EGNOS, les systèmes de communication et de géolocalisation civils européens.
- A la différence de ces programmes civils cependant, le consortium AEGIS² vise à proposer à l’UE des solutions d’indépendance de ses capacités militaires, notamment de communications sécurisées et de renseignement.
- La présence dans le groupe de nombreuses entreprises françaises, italiennes et allemandes n’est pas étonnante, ces pays sont les leaders européens de l’industrie spatiale.
- Les opérations jointes européennes reposent pour l’instant sur les capacités de renseignements militaires spatiaux des Etats précités.
- La Commission pourra ainsi mobiliser les recommandations d’AEGIS² afin de développer des moyens européens de soutien aux projets militaires européens, et viendra s’inscrire dans le programme EU GOVSATCOM, visant à permettre l’autonomie stratégique européenne en matière de défense.
- A l’heure d’une recrudescence des conflits armés dans le monde, où l’UE a un rôle à jouer indépendamment de son allié outre-Atlantique, l’accélération des financements vers des acteurs industriels du New Space européen est aussi à prévoir.
- En effet, il ne suffit pas de concevoir un système et des satellites, encore faut-il une capacité européenne de lanceurs afin d’aller les placer en orbite.
- Le service de sécurité de Copernicus, même si à part, est bien le même que celui opérant les ausculataionsdontnous avons pu entendre parler cet été :
- Le changement climatique, la surveillance des milieux marins, la surveillance de l’atmopshère, la surveillance des terres et la gestion des situations d’urgence – notamment en cas de catastrophe naturelle.
- Une cohérence globale salutaire de cette Europe qui veut protéger en gardant un œil averti sur les dangers qui guettent.