Dans ce contexte inflationniste sur fond de guerre avec la Russie et coûts liés au changement climatique, il est intéressant de relever les mots de Christine Lagarde, Présidente de la Banque centrale européenne, dans un discours sur les enjeux et stratégies accompagnant la transformation énergétique
- Rappelant la nécessité d’une transition énergétique ordonnée, elle alerte sur les coûts sociaux et économiques aggravés par le retard accumulé.
- Trois éléments sont nécessaires pour une transition indolore et réussie :
- La volonté politique, car l’inaction due à la procrastination est coûteuse et ne fera qu’intensifier la volatilité des prix.
- L’enjeu central de la transition : le financement des investissements verts demeure un obstacle majeur pour les entreprises.
- Enfin, elle appelle à un partage équitable des charges afin de soutenir les plus vulnérables lors de la transition.
- Cette alerte fait écho aux mises en garde du Fonds monétaire international (FMI) : les Etats ne pourront pas assumer seuls les énormes investissements liés à la lutte contre le réchauffement climatique.
- En effet, les mesures de dépenses liées à la transition écologique pourraient « augmenter la dette de 45 à 50 pourcents du PIB d’ici le milieu du siècle ».
- L’importance de la transition est telle qu’elle crée des frictions au sein de la cohésion communautaire.
- En particulier au sein du moteur franco-allemand, grippé depuis le début des négociations sur la réforme du marché de l’électricité.
- Les enjeux entourant cette réforme du marché de l’électricité semblent avoir précipité la mise en place d’un système différencié en ce qui concerne le droit de la concurrence au sein du marché intérieur
- Le Commissaire à la concurrence, le belge Didier Reynders, expliquait le 5 octobre 2023 que rien n’empêchait Berlin de « soutenir les consommateurs avec des aides d’États directes ».
- Néanmoins, le caractère complexe de la situation est tel qu’il entraine la nécessité de « redéfinir le marché de l’électricité »
- L’accord trouvé au Conseil de l’UE sur ce sujet est que l’Élysée a considéré, le 17 octobre suivant, comme « une grande victoire française ».
- À la quasi-unanimité, les 27 ont adopté une réforme du marché de l’électricité, considérant l’urgence qu’instaurait l’attrait des subventions américaines pour les entreprises.
- Le nouveau texte a pour objectif principal de renforcer la prévisibilité du marché pour les investisseurs tout en canalisant la flambée des prix pour les consommateurs, le tout en passant par l’établissement de contrats de long terme d’un prix garanti par l’État.
- La commissaire européenne à l’Énergie, Kadri Simson, s’est félicitée de l’adoption d’une « position équilibrée » entre Berlin et Paris.
- Le recours aux aides d’États ne doit cependant pas avoir pour objet ou effet de fausser le jeu de la concurrence au sein du marché intérieur
- Le texte doit maintenant être négocié avec les eurodéputés.