Dès le 9 octobre 2023, Olivér Várhelyi, commissaire à l’Élargissement et à la Politique européenne de voisinage, avait déclaré que la Commission européenne réexaminerait son aide à la Palestine (€691millions) et annoncé la suspension immédiate de tous les paiements, la mise en revue de tous les projets, le report de toutes les nouvelles propositions budgétaires jusqu’à nouvel ordre et l’évaluation complète de l’ensemble du portefeuille.
- Les propos du commissaire hongrois confirment sa réputation de « plus fervent allié » de Benyamin Netanyahou, Premier ministre d’Israël, dans l’UE.
- Il avait, depuis 2021, déjà bloqué de nombreuses aides, accusant les manuels scolaires palestiniens d’inciter à la violence.
- La proximité du Commissaire hongrois avec Viktor Orban, soutien indéfectible du Premier Ministre israélien peuvent expliquer ce zèle.
- Passé le moment de surprise de cette annonce choc, la Commission a amendé sa position, affirmant que le Commissaire Várhelyi n’aurait pas consulté ses collègues commissaires, y compris la présidente de la Commission.
- Hypothèse remise en cause par les positions de celle-ci sur le conflit qui restent très marquées par sa nationalité et ses anciennes fonctions gouvernementales (ministre de la Défense en Allemagne).
- La cacophonie européenne résonne à tous les étages. La Commission européenne a affirmé que « comme aucun paiement n’était prévu, il n’y aura pas de suspension des paiements ».
- Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, rappelle que “la révision de l’aide de l’UE à la Palestine annoncée par la Commission européenne ne suspendra pas les paiements dus, comme le précise le communiqué de presse de la Commission ».
- Cela sous-entend qu’il existe bel et bien des « paiements dus ».
- Le commissaire chargé de la gestion des crises, Janez Lenarčič, a confirmé la pérennité de l’aide humanitaire vers les territoires palestiniens « aussi longtemps que cela est nécessaire ».
- Jamais en reste d’une dispute avec Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen, Charles Michel, se positionne sur la même ligne.