Il n’y a pas que dans le Caucase que les vieux conflits reprennent en intensité. Les tensions entre Kosovo et Serbie semblaient pourtant s’être apaisées depuis quelque temps. Même si la Serbie n’a jamais reconnu l’auto-proclamation d’indépendance du Kosovo en 2008, les processus de pré-adhésion à l’UE avaient quelque peu allégé le contexte.
- Malheureusement, le souvenir des guerres de 1998 et 1999 entre séparatistes albanais et forces de la République Fédérale Yougoslave ou les émeutes anti-serbes de 2004 reste vif et prompt à embraser les communautés.
- L’OTAN poursuit une mission de maintien de la paix au Kosovo depuis 1999, la KFOR, à la suite d’un conflit sanglant entre les populations précitées et le gouvernement yougoslave en 1998.
- L’alliance militaire a réagi aux nouvelles tensions de septembre 2023 en déployant des troupes de maintien de la paix supplémentaires dans la région, tandis que la Serbie a renforcé sa présence militaire le long de sa frontière avec le Kosovo.
- La situation entre Pristina et Belgrade se dégrade sérieusement depuis un mois.
- Vendredi 20 septembre 2023, les Etats-Unis alertent sur le déploiement militaire des forces serbes à la frontière avec le Kosovo, lesquelles disposent d’une puissance d’artillerie sans précédent dans cette zone.
- Le président serbe Aleksandar Vucic minimise l’importance de ce déploiement.
- Cepdnant, l’OTAN répond en augmentant les moyens humains de la KFOR, de 600 hommes environ.
- Le 24 septembre 2023, la République du Kosovo a connu la pire flambée de violence depuis qu’elle a déclaré son indépendance de la Serbie en 2008.
- L’incident s’est produit à Banjska, un village situé à 15 kilomètres au nord-ouest de Mitrovica.
- Des policiers kosovars sont tombés dans une embuscade alors qu’ils inspectaient deux camions sans plaques d’immatriculation qui bloquaient une route.
- Les tensions qui ont suivi une fusillade entre un groupe de Serbes ethniques lourdement armés et la police spéciale du Kosovo se sont soldées par la mort d’un policier et de trois hommes armés.
- L’attaque et la fusillade qui s’en est suivie constituent l’une des plus graves escalades au Kosovo depuis des années, après des mois de tensions croissantes et de blocage des pourparlers entre le gouvernement de Pristina et la Serbie.
- Pour Edi Rama, premier ministre albanais, la situation doit être résolue grâce à une implication plus forte de l’UE, et notamment en effectuant une enquête sur la mort du policier, tué par un commando serbe de 30 hommes lourdement armé, le commanditaire de l’opération restant toujours inconnu.
- Cette proposition peut s’expliquer par le fait que les deux protagonistes se renvoient la responsabilité.
- Pristina affirme que la Serbie est à l’origine de l’attaque dans le but de déstabiliser le pays.
- Le gouvernement du Kosovo a publié deux documents prouvant selon lui que la Serbie était à l’origine de ce que l’UE a qualifié «d’attaque terroriste» dans le nord du Kosovo au cours du week-end.
- Le ministre de l’intérieur du Kosovo, aurait identifié l’une des personnes tuées comme étant Bojan Mijailovic, le garde du corps d’Aleksander Vulin, le chef des services de renseignement serbes, par ailleurs sous le coup de sanctions américaines.
- La Serbie nie toujours toute implication et a accusé le premier ministre du Kosovo de faire vivre les Serbes du Kosovo dans la peur, dans le but de les expulser du nord du pays.
- En outre, Belgrade a reproché à la KFOR de ne pas avoir empêché la police kosovare de tirer sur les Serbes.
- Au Sommet de Grenade, la présidente kosovare Vjosa Osmani a enfoncé le clou : «Il n’y a aucune raison de se rencontrer avant que des sanctions soient adoptées à l’égard de Vučić».
- Elle a en outre appelé à des sanctions contre la Serbie.