DÉ-SERBANT

Mis en cause et menacé par le V. Poutine au fil de ses discours, l’Occident resserre les rangs et rehausse la pression sur ses alliés potentiels. Ainsi, dans son rapport annuel sur les avancées des négociations d’adhésion publié mercredi 12 octobre, la Commission européenne dresse un sévère bilan contre la politique étrangère menée par Belgrade depuis le début de la guerre en Ukraine, en déplorant que la Serbie « continue d’entretenir des relations intenses avec la Russie ».

  • Outre le refus des sanctions et les progrès très mitigés sur la lutte contre la corruption ou le renforcement de l’état de droit, la Commission européenne s’inquiète du recul de la Serbie sur la voie de l’adhésion à l’UE.
    • Il semblerait que l’opinion serbe reste majoritairement prorusse, dans un mélange d’atavisme historique et de défi aux promesses de Bruxelles trop rarement suivies d’effet.
    • Le président Aleksandar Vucic a par ailleurs reconnu pour la première fois, samedi 8 octobre, qu’il pourrait être forcé « de s’adapter à une réalité différente » en matière de sanctions « si les dommages causés à la Serbie devenaient trop importants ».
    • Cet alignement politique sur les positions défendues par V. Orban au sein de l’UE s’est matérialisé ainsi le 8 octobre dans la négociation de construction d’un oléoduc pour pouvoir continuer d’importer du pétrole russe à partir de la Hongrie exemptée de l’embargo européen qui doit entrer en vigueur en décembre.
  • Quant au Kosovo, dont Belgrade refuse toujours de reconnaître l’indépendance (ainsi que cinq membres de l’UE d’ailleurs), la France et l’Allemagne ont récemment proposé un plan pour résoudre ce conflit, qui consisterait, à laisser le Kosovo adhérer à l’ONU, sans pour autant entraîner de reconnaissance formelle d’indépendance par Belgrade.
    • En retour, « la Serbie recevrait une adhésion rapide à l’UE ».
    • Le président serbe, pour l’instant exclut cette possibilité.