Ukraine, Balkans, Moldavie : la porte de l’UE s’ouvre grand à l’Est, si l’on en croit les déclarations du président du Conseil Charles Michel, et le discours sur l’état de l’Union de Ursula von der Leyen (voir plus haut). Mais pour la Géorgie, le jury délibère encore.
- Lors des prochains Conseils européens, les dirigeants des États membres de l’UE doivent se pencher sur les avancées de différents pays.
- Les 6 États des Balkans occidentaux, la Turquie (avec qui les négociations ouvertes le 3 octobre 2005 sont au point mort), l’Ukraine et la Moldavie ont déjà officiellement le statut de candidat.
- La Géorgie quant à elle espère pouvoir obtenir ce statut.
- La procédure d’adhésion est longue – certains comme le président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale française, Jean Louis Bourlanges plaident d’ailleurs pour modifier les traités afin de la simplifier.
- De ce fait, reconnaitre à la Géorgie le statut officiel de candidate à l’adhésion à l’UE serait un geste diplomatique fort, affirmant que l’Union européenne ne laisse pas la Géorgie seule face à son encombrant voisin russe.
- A Tbilissi on compte sur l’effet dissuasif pour se garantir d’une agression ou d’une invasion, comme en 2008.
- Cet élargissement de l’UE serait une manière de contrer l’influence russe estiment les autorités françaises.
- Cela encouragerait aussi les tendances à l’autonomie observables dans la région, où l’Arménie, nous explique le spécialiste du Caucase Régis Genté, semble remettre en cause son statut de satellite.
- Concernant la Géorgie, l’enjeu d’influence est reconnu à Bruxelles.
- Ainsi le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell l’a rappelé lors d’une visite en Géorgie :
- « la Russie serait très heureuse si nous échouions [à faire entrer la Géorgie dans l’UE.] »
- Dans un entretien exclusif pour EIH, l’ambassadeur de Géorgie en France, S.E. Gotcha Javakhishvili (cf lien itw), souligne que le peuple géorgien s’identifie comme européen et souhaite rejoindre l’Union.
- Le chemin reste long. Bien que des réformes aient été engagées afin de répondre aux critères de Copenhague, il reste beaucoup de travail pour assurer l’alignement juridique et politique de Tbilissi sur Bruxelles.
- Ainsi le récent rétablissement d’une ligne aérienne directe avec la Russie à l’encontre des sanctions européennes met la Géorgie en porte-à-faux avec l’UE.
- Josep Borrell affirme que la Géorgie n’a rempli que 3 des 12 critères requis
- Elle doit travailler davantage sur la dépolarisation politique, la désoligarchisation, lutter contre la corruption et mettre en place une réforme de la justice efficace
- La procédure de destitution engagée par le parti Rêve Géorgien (russophile) du premier ministre, contre la présidente de la République (pro européenne) met en exergue cette défiance sérieusement installée entre une partie de la population et le parti majoritaire.
- C’est ce dernier qui est le principal interlocuteur des représentants de l’Union.