En matière d’écologie, aucun résultat n’est envisageable sans coopération et face à la catastrophe écologique annoncée, les bonnes âmes appellent l’humanité à » dépasser ses divisions » pour s’unir dans un » pacte écologique « . Pour le sociologue Ramzig Keucheyan “il n’y aura pas de consensus environnemental” car la nature est un champ de bataille entre intérêts contradictoires. Ce constat lucide, avant d’être pessimiste, rappelle combien la coopération n’est pas la position par défaut des acteurs et les stratégies de contournement des principaux acteurs.
- Dans un très long rapport publié le 23 août 2023, l’ONG Greenpeace dénonce le double discours des grandes entreprises énergétiques mondiales et la très faible part de leurs investissements (7,3 %) dans la transition vers les énergies renouvelables.
- La production d’électricité renouvelable par les grandes compagnies pétrolières « reste étonnamment faible » selon Greenpeace.
- Elle ne représente, chez les douze entreprises examinées, en moyenne que 0,3 % du volume d’énergie produit, contre 99,7 % pour le pétrole et le gaz.
- Derrière les grandes promesses de neutralité carbone pour 2050, la réalité reste celle d’un secteur non coopératif.
- Elle ne semble toujours pas envisager sérieusement de jouer son rôle pour répondre au défi collectif de l’urgence écologique.
- Les résultats du G20 de la fin du mois de juillet soulignent aussi ces difficultés.
- Certes, les ministres du G20 ont fait quelques progrès sur les autres sujets des forêts ou de la pollution plastique.
- Ils demeurent cependant incapables de se mettre d’accord sur une sortie des énergies fossiles, privilégiant une protection de leurs intérêts économiques, malgré les accords de Paris de 2015,
- Dans le fond, la bataille politique se poursuit.
- Après la demie-victoire sur la loi de restauration de la nature obtenue au Parlement européen par ses promoteurs contre une coalition des conservateurs et des droites radicales européennes, l’écologie apparaît plus que jamais comme le clivage politique des sociétés modernes.
- C’est ce que souligne le dernier numéro du Green European Journal : comment l’environnement redéfinit les clivages politiques.
- C’est aussi ce que manifeste l’intronisation du Vice-Président de la Commission Frans Timmermans comme candidat de l’union de la gauche et des écologistes aux prochaines élections néerlandaises.
- Dans un pays marqué par la montée d’un parti populiste agrarien dont la dynamique repose sur le rejet des mesures environnementales concernant l’élevage ;
- Qui a poussé – entre autres – ste à la démission le cabinet Rutte causée par l’autre sujet brûlant, l’immigration;
- La nature va plus que jamais être un champ de bataille.
- Et dans cette bataille, la Commission européenne perd le plus fervent défenseur du GreenDeal.