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Fumée blanche sur la Manche : l’épineuse question de la place de l’Irlande du Nord dans le marché européen qui empoisonnait les relations entre le Royaume Uni et l’Union européenne semble avoir enfin trouvé une solution de compromis.

  • Tout l’enjeu est de conserver sur l’île la paix, acquise sous l’égide de l’UE et menacée par le Brexit.
    • Ceci passait donc par une garantie de la fluidité des échanges, matériels et humains, sur la frontière terrestre de l’île.
      • Entre la province britannique de l’Ulster et la République d’Irlande, Etat membre de l’Union.
      • Le tout, sans ériger de frontière maritime entre Belfast et Londres.

 

 

  • Le 27 février 2023, ce « cadre de Windsor » propose un nouveau régime pour superviser les flux commerciaux à travers la frontière irlandaise.
    • Les échanges commerciaux entre la Grande-Bretagne et l’Irlande du Nord feront désormais l’objet d’une réduction drastique des contrôles, reléguant ainsi ces contrôles aux marchandises qui entreront ensuite en République d’Irlande.
      • Le nouveau système de couloirs « verts » et  « rouges » devrait permettre de réduire les contrôles des marchandises aux frontières à seulement 5 % de ce qu’ils sont actuellement d’ici 2025.
    • Le rôle de la Cour de justice de l’UE dans la résolution des litiges concernant les échanges transfrontaliers a été réduit, mais pas entièrement supprimé.
      • Un nouvel outil baptisé « frein de Stormont » permettra aux parlementaires d’Ulster d’empêcher l’application, au cas par cas, de la législation européenne sur la province.
      • Ce « frein de Stormont » nécessite 30 membres de l’assemblée législative pour être déclenché.
      • Cela signifie que le DUP unioniste (25 sièges actuellement) ne peut le déclencher seul.
  • Dans ce contexte, le fondateur du DUP, Ian Paisley, a fait part de son mécontentement à l’égard de l’accord actuel, même si les analystes s’accordent majoritairement pour dire que les concessions accordées par l’UE en la matière sont bien plus importantes que ce qui était prévu.
    • Ce nouveau « cadre de Windsor » témoigne d’un degré de compromis imprévu de la part de l’UE.
    • Globalement, avec l’essoufflement des Brexiteers et des Remainers, la priorité numéro un des partis politiques est simplement de faire en sorte que le Brexit fonctionne. 
      • Le premier ministre britannique semble conscient de cet impératif lorsqu’il a fait la promotion de la position grandiose selon laquelle ses négociations ont accordé à l’Irlande du Nord : l’accès au marché du Royaume-Uni et au marché unique de l’UE.
      • Sans surprise, étant donné que c’était auparavant le cas pour l’ensemble du Royaume-Uni, les commentateurs n’ont pas hésité à se moquer des déclarations de M. Sunak. 
    • L’éditorialiste Wolfgang Münchau affirme que cet accord peut ouvrir de nouvelles possibilités de coopération entre le Royaume-Uni et l’UE, notamment par une participation accrue au programme Horizon Europe qui vise à financer des projets scientifiques dans toute l’Europe.
      • Toutefois, il rappelle que le Royaume-Uni et l’UE restent en concurrence en ce qui concerne le renouvellement de leurs économies.
      • Le Royaume-Uni dispose d’une plus grande marge de manœuvre en termes de mise en œuvre de politiques en particulier s’il fait le choix d’une réelle divergence réglementaire en matière d’Intelligence artificielle et de technologies.