GREC SAUCE PIQUANTE

Si en matière d’Etat de droit, les regards sont toujours braqués sur Varsovie ou Budapest les autres Etats membres de l’UE sont loin d’être épargnés dans leur vie démocratique. Les prochaines élections parlementaires en Grèce devraient prendre place après le mois d’avril.

  • Si la date reste à la discrétion de l’actuel gouvernement, celui-ci cherche encore le bon moment pour éviter de subir les conséquences d’un fort  scandale d’écoute et d’espionnage qui s’étire depuis plusieurs mois.
    • Celui-ci s’est aggravé le 10 janvier 2023 lorsque le procureur général grec, Isidoros Ntogiakos, a annoncé que l’autorité indépendante grecque chargée de la protection de la vie privée, l’Autorité hellénique pour la sécurité des communications et la protection de la vie privée, ne serait pas en mesure de contrôler les entreprises de télécommunications pour savoir qui est surveillé.
    • Cette décision a été prise alors que cette dite autorité indépendante de protection de la vie privée avait pourtant trouvé des preuves que six personnalités publiques, un ministre, et cinq militaires de haut rang avaient été espionnés.
  • Cette crise est en passe de devenir l’enjeu décisif de ce cycle électoral grec.
    • Le 25 janvier 2023, Alexis Tsipras, leader du parti Syriza, a déposé une motion de censure contre le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis et son gouvernement à propos du scandale des écoutes.
      • Que l’opposition en fasse un enjeu électoral pour compenser son retard dans le  sondages (qui indiquent encore une avance d’environ 10 % pour le gouvernement), c’est le jeu politique.
      • Toutefois, il reste à voir à quel point la lutte anticorruption et pour l’Etat de droit peut devenir un pilier de renouveau démocratique.
      • On remarque des similitudes en Bulgarie sur laquelle l’analyste Maria Mateeva-Kazakova revient pour le Green European Journal ainsi qu’en Slovaquie où Zuzana Caputova, la candidate anticorruption avait triomphé à l’élection présidentielle de 2019.
    • En Grèce, se pose ainsi  la question d’éventuelles stratégies de coalition entre Syriza et le Pasok (Parti Socialiste historique du pays, en perdition) qui pourraient théoriquement arriver au pouvoir en formant une coalition de gauche, progressiste et anti-corruption.