AUDIT

Timothy Snyder examine le critère intentionnel, par la Russie, d’un génocide en Ukraine. Selon lui, ce caractère est évident même avant même le début de la guerre.

  • Cela transparaît dans le vocabulaire utilisé par V. Poutine. Il y retrouve les indicateurs d’intention de génocide, au cours de l’histoire et trouve d’ailleurs surprenant que l’Allemagne et l’Autriche n’aient pas réagi à ce sujet.
  • Le contexte et les circonstances sont essentiels pour déterminer si un génocide est intentionnel.

 

  • Un premier indicateur est de ne pas reconnaitre une entité comme un Etat, comme lors de l’ère coloniale, où les tueries génocidaires sur un territoire non souverain donc lui appartenant se justifiaient.
    • V. Poutine nie que l’Ukraine est un Etat depuis 2011 au moins.

 

  • Le deuxième indicateur est de ne pas reconnaitre un peuple comme tel.
    • V. Poutine estime que sur le territoire dénommé Ukraine, les véritables Ukrainiens sont les Russes mais que des étrangers les gouvernent.
      • Il faudrait donc exterminer les étrangers pour assainir le territoire afin que seuls les véritables Ukrainiens restent.
      • Cette rhétorique est, selon l’historien, particulièrement audible à la télévision.

 

  • Le troisième indicateur est de nier le caractère humain d’une personne, qu’elle qu’en soit la raison.
    • Encore à la télévision, les Ukrainiens seraient possédés par le diable.
      • Cette théorie risible trouve son public.

 

  • Le quatrième indicateur est rétrospectif. Lorsque l’on nie la réalité d’un génocide précédent cela emporte un terrain propice pour en reproduire un.
    • Les lois mémorielles de l’URSS interdisent toute mention de l’alliance soviétique avec l’Allemagne nazie.
      • Elles ont été renforcées peu avant le conflit ukrainien.
      • Un monument en hommage aux victimes du massacre d’Holodomor a été détruit à Marioupol, le motif ne serait pas politique tout en ciblant les sources d’énergie et d’eau.
      • En niant le motif politique passé, on nie la gravité des faits présents.

 

  • Le cinquième indicateur est l’idée de remplacement. Sous prétexte que l’on a été remplacé, on disposerait d’un droit de remplacer les anciens envahisseurs.
    •  V. Poutine craint pour la démographie russe et cette théorie constitue un moteur pour la milice Wagner.
      • Le génocide n’est pas limité aux Ukrainiens, de nombreux Russes estimés non blancs, ceux du Sud et de l’Est, ceux sont aussi vus déplacés de force tandis que femmes et enfants blancs ukrainiens ont été déportés en Russie car il est toujours possible de les voir assimilés à la société russe.

 

  • Le dernier indicateur, qu’il qualifie de post-moderne, est que tant que des preuves de génocide avancées, qu’elles soient théoriques ou pratiques, elles sont remises en question.
    • On entre ainsi dans un cercle vicieux où l’on demande plus de preuves pour maintenir sa négation.
      • Par conséquent, les standards de génocide sont toujours plus élevés.
      • Plus le temps passe, plus on découvre pire.