ELECTIONS BULGARIE

Les élections législatives anticipées en Bulgarie, qui ont eu lieu le dimanche 2 octobre, ont débouché sur un Parlement éclaté, à l’instar de la série des trois précédents scrutins qui ont été organisés en avril, juillet et novembre 2021.

  • Elles ont été provoquées par la chute de la coalition gouvernementale hétéroclite dirigée par Kiril Petkov, qui a perdu sa majorité sur deux questions, dont le veto bulgare relatif à la candidature de la Macédoine du Nord à l’UE (V. EIH).
    • L’organisation des élections a été efficace et transparente selon le rapport de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.

  • Sur 29 partis ou coalitions de partis en lice, sept intègrent la nouvelle Assemblée nationale.
    • La coalition en tête, celle unissant les Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie et l’Union des forces démocratiques, a obtenu 24,5 % des voix et 67 sièges. Classée à droite, elle est menée par l’ancien Premier ministre Boïko Borissov (2009-2013, 2014-2017, 2017-2021).
    • Cet éclatement rend une coalition entre partis antagonistes obligatoire pour former un gouvernement, où une majorité de 120 sur 240 sièges est requise.

  • La campagne, atone, a été marquée par une absence de volonté de collaboration post-électorale entre forces politiques, comme il est pourtant de mise dans tout système parlementaire à mode de scrutin proportionnel.
    • Le scepticisme quant à la formation d’un gouvernement est partagé par l’ensemble de la société, qui anticipe un nouveau scrutin anticipé.

  • Le phénomène le plus inquiétant réside dans le taux de participation, à 39 %, en recul de 11 points par rapport à avril 2021.
    • Il reflète la « fatigue électorale » ressentie par les Bulgares.
      • Cette attitude touche en premier lieu les électeurs, mais aussi les candidats et même les autorités publiques.
      • Le paysage politique est marqué par une profonde apathie de la société et une méfiance envers les institutions publiques, ainsi que par l’absence de programme ou par des propositions de mesure irréaliste et démagogique des forces politiques.
    • Dans ce contexte, l’UE n’a pas été un sujet de campagne, y compris de la part de partis trop facilement labellisés comme pro-européen.