Si l’Union européenne a réinventé le droit des organisations internationales, force est de constater que la période actuelle pousse à imaginer de nouvelles alliances, dans des cadres novateurs.
- La Communauté politique européenne, évoquée par Emmanuel Macron le 9 mai dernier, commence à se concrétiser.
- Charles Michel, président du Conseil européen, a déclaré vendredi 2 septembre qu’une réunion sur le sujet pourrait être organisée en marge du sommet européen qui se tiendra à Prague les 6 et 7 octobre prochains.
- Des interrogations subsistent quant aux pays qui seraient autorisés à entrer dans cette nouvelle alliance. Charles Michel s’est déclaré favorable à l’adhésion de la Turquie tandis qu’Emmanuel Macron a déclaré que le choix des membres de l’alliance se ferait sur « une base géographique et de valeurs, de l’Islande à l’Ukraine ».
- La République d’Irlande apparaît divisée sur les discussions relatives à une éventuelle adhésion à l’OTAN. Selon une étude de BehaviourWise, une faible majorité de 52% se déclare en faveur de l’adhésion de l’Irlande à l’alliance atlantique, ce qui peut s’expliquer par un attachement à une certaine neutralité militaire.
- L’étude révèle également que la majorité des Irlandais sont favorables à une augmentation des dépenses militaires, tout en évoquant le fait que le grand public ne comprend pas la politique commune de sécurité et de défense de l’UE.
- L’Irlande a bien adhéré à la Politique de sécurité et de défense commune de l’UE mais jamais à l’OTAN, comme la Suède, la Finlande, l’Autriche et Malte.
- Ceci s’explique par le fait que prendre part à des actions de l’UE sur des opérations de maintien de la paix ne remet pas en question une tradition de neutralité.
- Les remises en cause de cette tradition de neutralité semblent de plus en plus courantes, comme elles ont pu l’être en Suède et en Finlande jusqu’au dépôt de candidature à l’OTAN.
- L’étude révèle également que la majorité des Irlandais sont favorables à une augmentation des dépenses militaires, tout en évoquant le fait que le grand public ne comprend pas la politique commune de sécurité et de défense de l’UE.
- Entre-temps, la Turquie continue de plaider en faveur de son importance sur la scène mondiale. R.T. Erdogan a déclaré qu’il souhaitait que V. Poutine joue un rôle de facilitateur dans le traitement de la centrale nucléaire de Zaporijia mentionnée plus haut.
- Il s’agit d’une continuation des tentatives de prise de pouvoir de la Turquie sur la scène géopolitique mondiale après avoir conclu un accord avec Poutine pour faciliter les exportations de céréales vers l’Europe via la mer Noire plus tôt en août.
- Les discussions entre R.T. Erdogan et V. Poutine devraient se poursuivre concernant les exportations de céréales susmentionnées et les projets de construction conjointe d’une centrale nucléaire à Akkuyu, en Turquie. Ils devraient se rencontrer les 15 et 16 septembre à Samarcande en Ouzbékistan selon les représentants du gouvernement turc.
- La Turquie a une nouvelle fois attisé les tensions avec la Grèce, en faisant référence à la guerre turco-grecque de 1922 et en menaçant de manière voilée de lancer une nouvelle offensive turque sur la Grèce.
- Ces commentaires apparaissent comme une tentative de capitaliser sur le nouveau rôle supposé du président Erdogan en tant que force géopolitique et sur sa vision irrédentiste de l’histoire turque, en vue des prochaines élections générales de 2023.
- Ce nouveau rôle de personnalité géopolitique indispensable se justifie par un certain nombre de facteurs.
- Toutes les discussions et négociations avec V. Poutine ;
- l’exigence de l’approbation d’Erdogan pour l’accès de la Suède et de la Finlande à l’OTAN ;
- les promesses d’un rôle de médiateur dans les conflits armés actuels ;
- Enfin, la Turquie continue de se démarquer sur la scène mondiale en tant que fabricant d’armes de premier plan, notamment en termes de production de drones, et prépare des opérations militaires en Syrie.
- Il s’agit d’une continuation des tentatives de prise de pouvoir de la Turquie sur la scène géopolitique mondiale après avoir conclu un accord avec Poutine pour faciliter les exportations de céréales vers l’Europe via la mer Noire plus tôt en août.