Amorcée dans le refus d’une taxe carbone sur les carburants, la révolte des Gilets Jaunes en France l’avait souligné avec acuité, les politiques de réduction de l’empreinte carbone nécessitent pédagogie, accompagnement et doigté politique. Ainsi, alors que les trilogues sur les textes du paquet “Fit for 55” sont en phase de finalisation, la question de l’obsolescence des directives européennes à peine adoptée pourrait se poser.
- L’agitation sociale aux Pays-Bas soulève des questions sur les méthodes de mise en œuvre de la réglementation nécessaire en matière de durabilité tout en protégeant les moyens de subsistance des personnes travaillant dans l’agriculture.
- Les agriculteurs néerlandais ont manifesté tout l’été après que le gouvernement néerlandais a publié une carte des régions des Pays-Bas qui devaient modifier leurs pratiques agricoles pour atteindre les objectifs de durabilité en termes de réduction de l’azote, entre autres demandes – les recherches estiment que 11 200 exploitations devront fermer et que 17 600 autres devront réduire considérablement leur cheptel.
- Les Pays-Bas ne sont devancés que par les États-Unis en termes d’exportations agricoles, puisqu’ils exportent pour environ 65 milliards d’euros de produits chaque année – le secteur agricole néerlandais représente 17,5 % de l’ensemble des exportations des Pays-Bas.
- La question ayant été politisée et instrumentalisée par l’extrême droite, les agriculteurs protestataires affirment que l’imposition de ces exigences de réduction de l’azote témoigne d’une déconnexion bureaucratique de la réalité du secteur agricole – certains affirment que les niveaux d’azote étaient beaucoup plus élevés dans les années 1990 sans avoir d’effets néfastes, ce qui les amène à se demander pourquoi cela est soudainement devenu un problème.
- Les défenseurs du climat estiment au contraire que l’acidification des sols due à la production agricole d’azote entraîne déjà et continuera d’entraîner la déforestation, ce qui aura un effet boule de neige sur la biodiversité néerlandaise dans son ensemble, et finira par nuire au secteur agricole lui-même
- Certains militants ont déjà commencé à tenter d’orchestrer un certain contrôle des dommages liés à la crise climatique. L’initiative citoyenne Land van Ons a commencé à collecter des fonds pour acheter des terres fertiles afin d’empêcher l’implantation de bâtiments GAFA qui pourraient potentiellement ruiner le paysage rural.
- Certains ont même tenté de corriger le système par ses défauts mêmes avec certains éleveurs de porcs, comme Ruud van Dijck qui cherche à intégrer l’élevage de porcs dans une économie circulaire en ne nourrissant son bétail qu’avec des déchets alimentaires commerciaux.
- Toutefois, en l’état actuel des choses, ces manifestations agricoles constituent une menace sérieuse pour la paix civile, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte les décrivant comme « mettant délibérément en danger les autres, endommageant nos infrastructures et menaçant les personnes qui aident au nettoyage ».
- Les agriculteurs néerlandais ont manifesté tout l’été après que le gouvernement néerlandais a publié une carte des régions des Pays-Bas qui devaient modifier leurs pratiques agricoles pour atteindre les objectifs de durabilité en termes de réduction de l’azote, entre autres demandes – les recherches estiment que 11 200 exploitations devront fermer et que 17 600 autres devront réduire considérablement leur cheptel.