GAZTRO

Avec 7 paquets de sanctions, et alors que les Européens s’interrogent sur une éventuelle interdiction de territoire aux touristes russes, les résultats escomptés des précédentes sanctions posent question. L’arrivée de l’hiver soulève de sérieuses inquiétudes sur la stratégie poursuivie jusqu’à présent.

  • Les plans publiés en mars 2022, qui visaient à affaiblir la Russie en l’excluant des interfaces commerciales internationales et, surtout, en réduisant les importations russes de combustibles fossiles, se sont révélés inefficaces : des analyses récentes indiquent que le PIB russe n’a reculé que de 4,7 % au second semestre de cette année.
    • L’Agence internationale de l’énergie a clairement indiqué que les sanctions occidentales contre la Russie ont eu un impact « très limité » sur la production russe de pétrole.
    • Cela est dû en partie au fait que la Russie a réussi à réorienter ses partenariats énergétiques avec la Chine, la Turquie et l’Inde, pour ne citer que les nouveaux clients les plus importants.
    • Pendant ce temps, les prix de l’énergie se sont envolés de 30% par rapport aux prix d’avant-guerre cet été, maintenant la capacité de la Russie à financer son invasion alors que la demande pour ladite énergie continue de croître.
      • D’autres acteurs dont on espérait qu’ils agissent comme des forces régulatrices sur le marché de l’énergie contre la Russie, à savoir l’OPEP, n’ont pas réussi à combler le vide sur le marché malgré les tentatives américaines et européennes d’essayer de raviver un partenariat plus fort avec Mohammed ben Salmane et l’Arabie saoudite.
  • Dans le droit fil de ces questions de procuration énergétique, une crise politique aux ramifications militaro-stratégiques se déroule en Bulgarie depuis le 5 août, depuis que le nouveau gouvernement intérimaire bulgare dirigé par Gulub Donev a commencé à discuter du blocage des interconnexions gazières entre la Grèce et la Bulgarie, qui devaient acheminer des sources d’énergie gazeuse depuis l’Azerbaïdjan, signe que la Bulgarie pourrait potentiellement reprendre les négociations avec le principal fournisseur de gaz russe, Gazprom.
    • Cette décision intervient au moment où M. Donev ravive les tensions avec la Macédoine du Nord, alors que le précédent Premier ministre, M. Petkov, s’efforçait d’apaiser les tensions historiques avec le pays voisin, démontrant ainsi une intention claire de soutenir ce que certains ont précédemment appelé un « éveil européen » en Bulgarie.
      • La motion de censure votée à l’encontre de ce gouvernement Petkov, au moment de la clôture de la PFUE, avait déjà fait l’objet d’une attention particulière.
    • Les tensions relatées tout l’été avant les élections législatives prévues pour début octobre ne nous semblent clairement pas exclusivement explicables par de supposées distinctions linguistiques et historiques entre les deux États.
      • Il ne s’agit que d’un arbre malingre qui cache une immense forêt d’ambitions.