Cinquante ans après les premiers pas humains à sa surface, la Lune redevient une destination rêvée. Étape vers Mars, enjeux miniers, et domination spatiale pourraient ouvrir autour du satellite une nouvelle “guerre des étoiles” (Strategic Defense Initiative des années 1980). C’est dans ce contexte que l‘Agence Spatiale Européenne (ESA) annonce vouloir demander à ses 22 Etats membres « un peu plus de 18 milliards d’euros » pour financer ses programmes, pour les trois prochaines années, lors d’une conférence ministérielle qui aura lieu fin novembre à Paris.
- Il est question d’une augmentation notable par rapport aux 14,5 milliards d’euros qu’elle a reçus en 2019, pour les trois dernières années.
- La guerre en Ukraine a mis en évidence la dépendance de l’UE vis-à-vis de la Russie en termes d’activités spatiales – l’ESA a été contrainte d’interrompre le lancement de Baïkonour de la mission Exomars sur laquelle elle avait collaboré avec Moscou.
- L’idée est donc de ne pas se retrouver à la traîne : les voyages spatiaux commencent à occuper une place plus importante dans les rivalités géopolitiques internationales.
- La Chine a annoncé que sa fusée Longue Marche 9 a passé le stade des essais et pourrait potentiellement lui permettre e de voler, dans une capacité renouvelable, vers la Lune et même Mars.
- Le 9 septembre, Beijing a annoncé avoir découvert un nouveau minéral grâce à la sonde de Chang’e-5 qui est revenue sur Terre fin 2020 avec de la poussière lunaire.
- Cette poussière lunaire contiendrait un minerai, le Changesite-(Y) censé contenir de l’hélium 3, un carburant rare et précieux qui promet de grands avantages dans la fusion nucléaire.
- Actuellement, l’approvisionnement d’un gramme de ce minerai coûterait plus de 15 000 dollars – cependant, l’annonce actuelle de l’ESA montre qu’il existe désormais une compétition internationale pour obtenir un processus chimique capable résoudre l’actuelle crise énergétique.
- La Chine a annoncé que sa fusée Longue Marche 9 a passé le stade des essais et pourrait potentiellement lui permettre e de voler, dans une capacité renouvelable, vers la Lune et même Mars.
- L’heure est donc aux ambitions extra/exo/endo atmosphériques, en témoigne d’autant plus, dans La Tribune, le groupe de réflexion Mars dénonçant l’Union européenne et la DG DEFIS comme freinant l’optimisation de l’industrie technologique et militaire européenne.
- L’offre technique de MBDA – avec le projet Aquila et la défense anti-missile pour tout le continent – déployé parallèlement à la liaison avec l’armée de terre présente un bénéfice net pour la stratégie de défense de l’Europe – bénéfice auquel le projet HYDEF aurait dû contribuer.
- Mais la DG DEFIS a choisi de confier le projet hypersonique EU HYDEF au consortium espagnol SENER.
- En conséquence, MBDA ne pourra pas compter sur le Fonds européen de défense (FEDEF) pour financer son développement de briques technologiques du programme lancé avec le projet d’intercepteur spatial.
- Le groupe Mars dénonce le manque d’ambition de la FEDEF dans la vision d’une autonomie stratégique européenne unie, choisissant plutôt une prolifération des acteurs industriels.
- En outre, ils critiquent le manque de transparence dans le processus de sélection des offres au sein de la Commission et affirment qu’en lieu et place de toute réforme dans l’institutionnalisation de la Commission, la France et ses chercheurs militaires devront développer leur influence s’ils veulent éviter de se retrouver dans un nouvel échec de la FEDEF.
- Alors qu’Ursula von der Leyen appelle à l’organisation d’une éventuelle convention de révision des traités européens, il pourrait être judicieux pour la stratégie d’autonomie européenne d’introduire un système de minoration de blocage sur les projets du FEDEF.
- Le manque de volonté de la Commission de coopérer au niveau intergouvernemental pourrait être compensé par la capacité des États membres à bloquer les décisions de la Commission si l’on estime que le processus de sélection ne répond pas aux exigences du moment.