L’onde de choc de la décision de la Cour Suprême américaine concernant le droit à l’avortement continue de se répercuter en Europe. Après le débat en France sur la constitutionnalisation de ce droit, c’est jeudi 7 juillet 2022 le Parlement européen qui a demandé son inscription dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE.
- À une majorité de 324 pour, 155 contre et 38 d’abstention, les eurodéputés considèrent que « Les pays de l’UE devraient garantir l’accès à des services d’avortement sûrs, légaux et gratuits, à des services de soins pré-nataux et maternels, à la planification familiale volontaire, à la contraception, à des services adaptés aux jeunes, ainsi qu’à la prévention, aux traitements et au soutien en matière de VIH, sans discrimination ».
- Sur ce sujet, la majorité s’est formée sur la gauche du Parlement.
- L’opposition se compose des deux groupes ‘Identité et Démocratie’ (extrême droite) et ‘Conservateurs et Réformistes européens’ où siègent les députés du PiS au pouvoir en Pologne ainsi qu’une partie du PPE dont la délégation française, s’est retrouvé divisé.
- Quant à la Présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, connue pour ses opinions anti-avortement, elle n’a pas pris part au vote “afin de maintenir sa neutralité”.
- Ce vote reste symbolique, car l’unanimité des membres du Conseil est nécessaire pour modifier la Charte.
- Les députés européens ont donc demandé au Conseil la révision de cette règle pour surmonter les éventuels vetos polonais ou maltais.
- Dans l’ensemble, le Parlement a condamné les « reculs des droits des femmes et de la santé et des droits sexuels et reproductifs » dans l’UE.
Ainsi en Finlande l’avortement est autorisé pour les femmes de moins de 17 ans ou pour celles de plus de 40 ans, après quatre enfants, et en Pologne, les règles sont encore plus strictes.