SIX PACK

Alors que la Commission européenne a proposé la semaine dernière un sixième paquet de sanctions à l’encontre de la Russie, la nécessité d’une unanimité pour ces décisions reste un obstacle.

  • Si des États, à l’instar de la France, auront réduit de deux tiers leur dépendance au pétrole russe d’ici à la fin de l’été, et si les négociateurs européens continuent d’affirmer qu’un accord pourrait être trouvé d’ici à la fin de la semaine, plusieurs États membres, et particulièrement la Hongrie, continuent de rejeter les sanctions arguant de leurs conséquences économiques.
    • Un tel embargo constituerait une « bombe nucléaire économique », selon le Premier ministre hongrois.
    • Des dérogations sont prévues pour la Hongrie, et la Slovaquie, pour que ces dernières puissent continuer à être approvisionnées en pétrole, le délai étant étendu à la fin de l’année 2024.
  • Face à cette impasse, la présidente de la Commission européenne s’est rendue le lundi 9 mai 2022 à Budapest pour discuter de la sécurité d’approvisionnement énergétique de l’Europe, et tenter de lever le veto hongrois sur la question.
    • Ursula von der Leyen a déclaré que si des progrès ont été faits, des efforts supplémentaires sont nécessaires.
      • Surtout que la position de Budapest s’est encore raidie sans qu’on sache si cela est dû au jeu de rapport de force interne pour obtenir des concessions économiques ou politiques, ou à l’influence toujours forte de la proximité avec Moscou.
    • Le Visegradpost indique que la Commission européenne souhaite avancer sur le sujet, avec ou sans l’approbation de la Hongrie. Avant son arrivée en Hongrie, cette dernière a notamment déclaré que « si l’UE veut avancer plus rapidement, l’unanimité ne fonctionnera plus dans des domaines clés ».
      • La suppression du droit de veto des États membres est donc désormais sur la table des options envisagées par l’Union européenne.