MAINTENIR LE CAP

Alors que la Russie tente de déstabiliser l’Union européenne en coupant le gaz à la Bulgarie et la Pologne la semaine dernière, Ursula von der Leyen a promis que la solidarité entre voisins fonctionnera.

  • C’est l’heure de vérité pour le réveil d’une Europe politique et solidaire, pour citer  Raphaël Boroumand, expert EuropaNova.
  • Pour illustrer cette solidarité européenne, la présidente de la Commission a formulé des recommandations aux énergéticiens de l’UE, leur demandant de ne pas ouvrir de compte bancaire en rouble.

o   La Commission précise qu’un alignement complet sur le décret présidentiel russe contreviendrait aux sanctions de l’UE, ce qu’explique Kadri Simson.

o   Pour l’UE, cette procédure exigée par Moscou est une nouvelle manière de contourner les sanctions européennes.

Dans la nuit de mardi 3 au mercredi 4 mai, l’Union européenne a finalisé le sixième paquet de sanctions à l’encontre de la Russie.

  • L’objectif principal : tarir le financement de l’effort de guerre de la Russie.
  • Par cette interdiction complète du pétrole russe à terme, la présidente de la Commission a indiqué que cela était une manière de mettre en place d’autres voies d’approvisionnement en énergie.
    • Thierry Breton, Commissaire européen au marché intérieur, a indiqué au micro de France Inter que l’UE est désormais « prête » à se passer des importations de gaz russe.
      • De manière générale, pour « dérussifier » efficacement l’énergie européenne, des achats communs et des investissements dans les infrastructures au niveau de l’UE seront nécessaires pour surmonter ce que certains experts estiment être un défi systémique.
    • Le Monde nous indique que ce projet de la Commission prévoit une exemption pour les pays européens enclavés et totalement dépendants des livraisons russes, en particulier la Hongrie et la Slovaquie, hautement dépendantes.
  • Les trois questions qui se posent à propos de cet embargo se résument à sa temporalité, à la liste des produits concernés et les mesures additionnelles pour éviter son contournement.
    • Pour la première, c’est assez clair : la fin de l’année semble faire consensus.
      • Pour cette fois, d’ailleurs, le problème ne viendra pas d’Allemagne, où le gouvernement anticipe le remplacement du pétrole russe à la fin de l’été.
      • En revanche, pour la Hongrie (44%) ou la Slovaquie (78%) ce devrait être plus compliqué, d’où l’idée de bannir d’abord les importations par voie maritime qui affecteraient moins ces pays enclavés approvisionnés par gazoduc.
    • Les autres détails sont encore à clarifier. Il est possible que les produits raffinés (diesel, mazout, etc.) soient traités différemment du brut, puisque leurs marchés sont moins souples et que l’UE importe beaucoup de ces produits – ils représentent un tiers des importations de Russie en valeur.
    • Enfin, tout embargo devra aussi prendre en considération le rôle des intermédiaires basés sur le territoire de l’UE, en particulier les compagnies impliquées dans le transport du pétrole russe, qui représentent un acteur clé – l’embargo pourrait alors affecter la capacité de la Russie à trouver des alternatives.

  • Autre volet du paquet de sanctions, la Commission européenne a élargi la liste des sanctionnés, acteurs économiques et issus du monde politique et religieux russe, comme le précise La Tribune.
    • Cette liste comprend 58 nouvelles personnalités, notamment le chef de l’Église orthodoxe russe, le patriarche Kirill, fervent supporter de cette guerre de civilisations  ainsi que des militaires, ou encore les proches du porte-parole du Kremlin.
      • Cette liste doit, une nouvelle fois, être validée par l’ensemble des États membres.
    • Le retrait de nouvelles banques du système de transactions Swift est également présent au sein de ces présentes sanctions européennes.
      • La Commission européenne souhaite ici frapper au portefeuille, par l’exclusion de trois banques russes, dont Sberbank, le plus gros établissement du pays et la banque des paiements du gaz.

  • Soixante-neuf jours après le début de la guerre en Ukraine, franceinfo est revenu sur les effets des cinq premiers paquets de sanctions, et en particulier pour la vie des Russes.
    • La stratégie européenne est une riposte graduée, qui s’approfondit et touche de nombreux secteurs : des finances, en passant par les transports, l’énergie ou encore l’alimentation.
      • Du fait de la fermeture de nombreux magasins et de l’inflation, le coût de la vie en Russie a réellement augmenté.
      • À titre d’exemple, le prix des bouteilles de vin a connu une augmentation de 80%, passant de 1000 roubles (13 euros), à 1800 roubles (25 euros).
      • Du côté de la culture, ce ne sont pas les prix du cinéma qui freinent la population, mais davantage le manque de films : les films étrangers ne sont plus diffusés dans le pays.