ROUND DOWN

La guerre entre deux des principaux exportateurs agricoles mondiaux, et accessoirement producteurs d’engrais, met l’ensemble des systèmes agricoles mondiaux sous pression. Vendredi dernier, les ministres de l’agriculture des pays membres du G7 ont signé une déclaration dans laquelle ces derniers s’engagent à maintenir ouverts les marchés agricoles, et à soutenir l’approvisionnement alimentaire en Ukraine. Cette réunion internationale, du 11 mars, sur les conséquences de la guerre en Ukraine au sujet de l’agriculture fut la première à être tenue.

  • L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a alerté la possibilité d’une hausse des prix alimentaires mondiaux, comprise entre 8% et 20%, en raison de la guerre qui sévit en Ukraine.
    • Ce conflit en Europe pourrait entraîner une baisse réelle des exportations du blé en provenance d’Ukraine et de Russie, alors que cette céréale constitue l’aliment de base pour près de 35% de la population mondiale.
    • La FAO a averti que plusieurs millions de personnes pourraient basculer dans la faim, principalement en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie qui dépendent de moitié de l’importation en blé de ces deux pays.
      • Dans ce cadre, le Monde alerte sur le fait que la guerre peut menacer la sécurité alimentaire mondiale à l’avenir.

  • L’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI) précise que le hausse des prix en matières premières agricoles en raison du conflit est utilisée par les acteurs du monde agricole pour presser  l’Union européenne d’abandonner la stratégie « Farm to Fork », pilier du Green Deal.
    • Le think tank indique que, sur le court terme, la nécessité est d’apporter un soutien aux pays et aux secteurs acheteurs qui sont les plus dépendants à cette augmentation des prix, et non mettre l’accent sur une augmentation de la production.
    • Sur le moyen terme, la stratégie du F2F était conçue pour organiser la transformation du système agricole, renforcer la résilience alimentaire européenne, et sa contribution à l’équilibre alimentaire mondial.
    • Dans une lettre ouverte, un collectif de 90 ONG européennes ont exhorté la Commission européenne à défendre la stratégie F2F comme indispensable pour garantir la sécurité et la souveraineté alimentaires à long terme.
  • La Tribune émet plusieurs recommandations en matière de politiques concernant la sécurité alimentaire mondiale dans le contexte de la guerre en Ukraine.
    • L’article indique qu’il faut maintenir ouvert le commerce mondial des aliments et des engrais, pour protéger la production et la commercialisation, et satisfaire les demandes tant nationales qu’internationales.
    • La nécessité de trouver de nouveaux fournisseurs de denrées alimentaires, et plus diversifiés pour amortir le choc de la baisse des exportations d’Ukraine et de Russie.
    • L’aide aux catégories de populations les plus vulnérables revêt également une importance réelle. L’article recommande aux gouvernements d’élargir les filets de sécurité sociale pour assurer cette protection.
    • Enfin, renforcer la transparence du marché et le dialogue pour aider les gouvernements et les investisseurs à prendre des décisions éclairées.
  • Dans le même cadre, les chefs d’État et de gouvernement ont formulé une demande à la Commission européenne d’élaborer un plan, dès que possible, vis-à-vis des conséquences de la guerre sur l’agroalimentaire, comme le rappellent  les conclusions du sommet  du 11 mars.