Jugé par le président français en état de “mort cérébrale” il y a quelques années, l’OTAN semble ressuscitée par l’agression russe. Or justement, quels sont les objectifs réels de V. Poutine ? De nombreux spécialistes soulèvent l’hypothèse que les ambitions du Kremlin ne se limitent pas uniquement à l’Ukraine.
- Dans un entretien accordé à Ouest France, François Heisbourg estime qu’une simple lecture de l’article 5 de l’OTAN, qui dispose qu’une « attaque contre l’un ou plusieurs de ses membres est considérée comme une attaque dirigée contre tous », ne serait pas suffisante.
o Du fait des ambitions de V. Poutine, de revenir à la situation d’avant l’Acte-fondateur OTAN-Russie de 1997, il estime que l’Europe et l’Occident vont devoir assurer le renforcement des moyens stationnés dans les pays les plus exposés aux aventures militaires russes.
- Selon lui, le président russe ne s’arrêtera pas à l’Ukraine.
- De fait, la Russie a menacé la Suède et la Finlande de « conséquences néfastes » par le ministre des Affaires étrangères en cas d’adhésion à l’OTAN.
o Paradoxalement, ces déclarations semblent plutôt appuyer ces pays dans leur basculement pour réaffirmer leur indépendance et leur liberté de choix quant à leur politique de sécurité.
o Certains analystes en concluent que si la Suède et la Finlande n’envisageaient pas, pour l’heure, d’adhérer à l’alliance atlantique, les deux pays n’ont jamais été aussi proches de franchir le pas.
- Ainsi, pour la première fois, une majorité de Finlandais (53%) est favorable à rejoindre l’OTAN, le chiffre est estimé à 41% pour la Suède.
- Dans ce contexte, New Europe décrit le processus par lequel la Russie annexe progressivement la Biélorussie.
- Déjà totalement dépendante du gaz russe, l’économie biélorusse est devenue plus dépendante du marché russe, en raison de ses exportations, mais aussi des sanctions occidentales qui obligent le pays à un partenariat économique plus fort avec la Russie.
- L’armée biélorusse a effectué de nombreux exercices avec ses homologues de Russie. Les forces militaires biélorusses commencent à devenir interopérables, prêtes au combat.
- Enfin, A. Loukachenko montre des signes de soumission à V. Poutine, en demandant l’avis et la permission du président russe vis-à-vis des affaires intérieures de la Biélorussie, celui-ci n’agirait plus de manière indépendante, selon l’article.
- Quant aux répercussions sur l’autre voisinage européen, par mesure de précaution, l’OTAN et les forces de maintien de la paix de l’UE, l’EUFOR, ont déployé des troupes en Bosnie-Herzégovine, pour assurer un environnement sûr et sécurisé.
o Ces renforts sont liés tant à une détérioration de la sécurité sur la scène mondiale au sens large, accentuée avec la guerre en Ukraine, qu’à l’influence grandissante de la Russie dans les Balkans occidentaux.