Le 3 février 2022, le Président de la République de Pologne, Andrzej Duda, a proposé de remplacer la chambre disciplinaire de la Cour suprême par un « conseil de la responsabilité professionnelle », ce qui pourrait être un premier pas vers une forme de sortie de crise.
- Cette nouvelle instance est composée de onze juges tirés au sort. Le Président a également précisé la mise en place d’un mécanisme permettant de tester l’impartialité des juges.
- Des critiques immédiates s’inquiètent d’un simple tour de passe-passe pour parvenir à obtenir les fonds européens.
- D’autres considèrent que la proposition ne règle rien et va encore davantage désorganiser le système judiciaire polonais.
- La pression financière sur Varsovie commence à se faire sentir.
- La Commission européenne a annoncé le 8 février 2022 qu’elle allait prélever dans les fonds européens à destination de la Pologne afin de payer partiellement l’amende imposée en septembre dernier par les magistrats européens pour le maintien en activité d’une mine de charbon, soit en tout environ quinze millions d’euros correspondants à la période d’astreinte.
- Ce précédent pourrait se répéter avec les amendes concernant la chambre disciplinaire contestée.
- Comme le rappelle l’éditorialiste Pierre Haski, sur France Inter ce mercredi 9 février, la Pologne sent aussi le besoin pressant de refaire front avec ses partenaires. Dans le contexte de la crise ukrainienne, le président polonais s’est réuni à Berlin avec ses homologues français et allemand, formant le Triangle de Weimar.
- “Nous n’avons pas besoin de ce combat. Ce dont la Pologne a besoin en ce moment, c’est du calme. Face à toutes les menaces existantes sur la scène internationale, nous avons besoin d’un dialogue calme et d’unité” a-t-il déclaré.
- Comme il le formule, la Pologne semblerait donc avoir fait de la menace russe en Europe une priorité face à “l’impérialisme bruxellois”.