CYBER SALÉ

Malheureusement, le conflit avec la Russie ne se limite pas à l’Ukraine.  L’Union européenne doit faire face à une double « guerre hybride » : d’un côté, la guerre contre la désinformation et l’ingérence étrangère ; de l’autre, l’instrumentalisation des migrants aux frontières de l’UE, en particulier aux frontières biélorusses.

  • Pour lutter contre l’ingérence étrangère et la désinformation contre les États membres, l’Union envisage de mettre en place des mesures spécifique.
    • Rémi Piérot, porte-parole de l’INGE (Commission spéciale sur l’ingérence étrangère dans les processus démocratiques en Europe), rappelle que la présence de financements étrangers dans certaines élections politiques des États membres constitue une menace sérieuse.
    • Avec le souvenir des déboires de Cambridge analytica pour le Brexit, et dans un contexte d’élections cruciales en avril,  cette menace met en exergue les lacunes de l’Union en matière de législation sur la désinformation et l’ingérence étrangère, ainsi qu’un manque de coordination entre les pays européens.
    • Le Président de cette Commission INGE, Raphaël Glucksmann, a dénoncé dans un rapport de fin janvier 2022 que « des acteurs étrangers hostiles ont déclaré une guerre hybride à l’UE ».
    • Pour faire face à cette menace, l’UE doit sensibiliser l’opinion publique par le biais de formations ciblées et de campagnes globales d’information, mais également créer un régime de sanctions contre la désinformation, ou encore d’appuyer et aider l’Afrique dans cette guerre hybride (par le soutien au médias pluralistes par exemple).
  • La seconde guerre hybride à laquelle doit faire face l’UE concerne l’instrumentalisation des migrants. Une proposition de règlement est actuellement sur la table pour répondre à cette manipulation et tentative de déstabilisation, en adaptant les mécanismes du pacte sur l’asile et de la migration.

o   Ce nouvel instrument a pour objectif de doter les pays européens d’outils juridiques pour faire face à ce type de situations d’instrumentalisation à l’avenir.

o   L’aide aux États membres passerait par l’institution d’une procédure d’urgence spéciale pour la gestion de l’asile et de la migration.

o   Elle passerait aussi par la mise en place de mesures de soutien et de solidarité pour assurer une gestion ordonnée de l’arrivée de personnes ayant été instrumentalisées par un pays tiers.

o   Concrètement, un État membre qui est confronté à ce phénomène serait autorisé à restreindre les flux à sa frontière, en limitant les points de passage frontaliers ouverts.