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A l’Est, de nouveau du nouveau : selon The Economist, depuis les guerres des Balkans des années 1990, l’Europe n’a pas connu une semaine de sommets aussi cruciaux sur la sécurité, dans le cadre de la situation ukrainienne.

∙       Le premier sommet s’est déroulé le 10 janvier, réunissant les diplomates américains et russes à Genève.  Si les États-Unis ont proposé de limiter le déploiement de missiles, et d’assurer une meilleure transparence de la communication autour des exercices militaires menés par l’OTAN, le pays a réaffirmé son refus d’accepter la demande russe concernant les futures adhésions de la Géorgie et de l’Ukraine à l’alliance.

o   La Russie a menacé que des mesures militaires soient prises pour défendre ses intérêts sécuritaires dans la région.

o   Josep Borrell s’était plaint le 5 janvier de l’exclusion de l’UE des pourparlers, déclarant : « Nous ne sommes plus à l’époque de Yalta ». Toutefois, la question de la place de l’UE dans cette crise qui monte reste sans réponse pour le moment.

∙       Le mercredi 12 janvier, le Conseil OTAN-Russie n’a pas connu d’avancées importantes, même si le secrétaire général de l’alliance militaire a indiqué le signe positif que les Alliés de l’OTAN et la Russie ont réussi à engager des pourparlers.

∙        Enfin, le troisième sommet s’est déroulé le 13 janvier 2022 lors de la réunion de l’OSCE, première occasion pour l’Ukraine de participer aux pourparlers.

∙       Si les sommets ont apaisé en partie la crise, le risque de guerre en Ukraine est encore très grand. Le ministre des Affaires étrangères polonais a affirmé que le risque de guerre en Europe est à un niveau des plus élevés depuis trente ans.

o   Les États-Unis ont promis des sanctions économiques importantes, supérieures à celles imposées à la suite de l’annexion de la Crimée en 2014.

o   L’UE envisage également des sanctions économiques contre la Russie, mais craint d’augmenter le risque de représailles, en particulier en ce qui concerne sa dépendance énergétique très marquée à l’égard du gaz russe.

o   L’incertitude européenne réside dans la « malédiction du gazoduc Nord Stream 2 » selon Sylvie Kauffmann. En contradiction avec la position officielle allemande et surtout celle que la chancelière Merkel défendait, l’ancien vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel SPD, reconnaît que le projet gazier n’a jamais été un projet purement économique, mais toujours lié à des conditions politiques.

∙       Le gouvernement allemand et l’Union européenne restent donc divisés sur la question, quand certains souhaitent restreindre l’approvisionnement en gaz de la Russie, d’autres mettent l’accent sur la crise énergétique imminente et la dépendance envers son voisin russe que pourrait connaître l’Europe.

o   Pour certains experts, la Russie utilise de toute évidence l’énergie comme un outil de pression géopolitique.

∙       C’est dans ce contexte tendu qu’un vol de transport britannique avec du matériel militaire à destination de l’Ukraine a fait un long détour contournant l’Allemagne. Sans pouvoir démêler les raisons profondes derrière les positions officielles des gouvernements, il est possible d’y soupçonner un lien avec la situation, l’Allemagne ayant pu refuser que les avions britanniques ne survolent le pays chargé d’armes destinées aux forces ukrainiennes, pour ne pas susciter l’hostilité de Moscou.

∙       Pendant ce temps, l’Ukraine accuse la Russie de responsable de la cyberattaque du 14 janvier.

o   L’attaque a paralysé plusieurs administrations et sites gouvernementaux, tels que le site du ministère des Affaires étrangères, avec le risque de voir des données personnelles volées et diffusées sur Internet.

o   Le 15 janvier, le Microsoft Threat Intelligence Center (MTIC) a publié un rapport dans lequel a été identifiée une opération utilisant un « malware » destructeur. L’attaque pourrait être d’une grande ampleur, selon le MTIC.