HELSINKI, LE FINAL

Les retombées de la fin de la guerre froide n’ont pas fini de remodeler le paysage stratégique en Europe. Alors que la pression russe se fait plus forte pour contrôler son voisinage comme une aire d’influence privilégiée, selon une doctrine post-impériale, la Finlande questionne sa neutralité traditionnelle. Lors de son discours traditionnel pour la nouvelle année, le président Finlandais Sauli Niinistö a ainsi insisté sur son droit à rejoindre l’OTAN, malgré l’opposition du voisin russe.

∙       La volonté de la Russie d’interdire l’élargissement de l’OTAN crée un malaise chez les responsables politiques de la Finlande, mais également de la Suède.  Vladimir Poutine appuie ces exigences sur les assurances que ses prédécesseurs auraient reçues de l’OTAN, dans les années 1990, que l’Alliance ne s’étendra pas jusqu’aux frontières russes, rappelle Le Monde.

o   Il y avait d’ailleurs déjà fait appel pour justifier l’annexion de la Crimée en 2014.

o   Dans cette controverse d’interprétation historique pour justifier des prétentions géopolitiques, le même article du Monde rappelle en outre que c’est la Russie qui a violé le mémorandum de Budapest (1994), qui prévoyait le respect des frontières ukrainiennes, de son indépendance, et de sa souveraineté.

∙       Dans ce contexte, la Finlande a souligné sa liberté de choix d’un alignement militaire et d’une demande d’adhésion à l’OTAN. C’est dans ce cadre que le European Council on Foreign Relations (ECFR) a analysé les différents facteurs qui pourraient faire évoluer la situation vers une adhésion du pays à l’alliance militaire.

o   Comme indiqué précédemment, un premier facteur est la Russie, qui représente la principale préoccupation du pays en matière de sécurité. D’autant plus que la Finlande partage plus de mille kilomètres de frontières avec son voisin russe.

o   Un changement au sein de l’opinion publique peut être un deuxième facteur qui propulserait le pays vers l’OTAN, selon l’ECFR. Celle-ci a montré une légère augmentation en faveur de l’alliance, tout comme certains partis politiques, les Verts de la coalition en sont un exemple d’autant plus éloquent qu’il s’agit d’une famille politique critique de l’OTAN, très européenne et très attachée à la démilitarisation et la démocratisation de la scène internationale comme le rappelle cette interview du ministre vert des affaires étrangères finlandais.

∙       Enfin, la Suède constitue un dernier facteur de changement. Une adhésion du voisin scandinave à l’OTAN mènerait à une seconde adhésion rapide de la part de la Finlande. Toutefois, même si la Première ministre suédoise a rappelé le droit de chaque pays de faire ses propres choix en matière de politique de sécurité, au nom de la souveraineté, le pays ne semble cependant pas envisager d’adhérer à l’alliance dans le court terme.