PASTAFARI

Le 9 novembre 2021 la Cour européenne des droits de l’Homme a rendu un arrêt revenant sur la notion de religion conformément aux droits fondamentaux ; une occasion inattendue de susciter une onde de gaîté parmi les juges de Strasbourg.

  • Le Pastafarisme est un mouvement pseudo-religieux lancé par un étudiant en 2005 aux États-Unis. La divinité est un monstre de spaghetti avec deux boulettes de viande à la place des yeux et le signe religieux associé est une passoire sur la tête.
  • À l’origine, ce mouvement a été créé pour dénoncer les extrémismes religieux car les tensions sur l’enseignement de la théorie de l’évolution aux États-Unis étaient à leur comble.
  • En effet, les religieux ultraconservateurs avaient obtenu, dans plusieurs États américains, que les thèses créationnistes soient enseignées au même titre que la théorie de l’évolution.

Le blog Liberté, Libertés chéries nous explique que :

    • “le Pastafarisme est le produit de ces divergences, son fondateur demandant que « le grand dessein intelligent » du monstre du spaghetti volant » soit enseigné de la même manière” ;
  • l’’Église du monstre du spaghetti volant’ réclame systématiquement le statut juridique de mouvement religieux.
  • La République Tchèque a accepté, les adeptes peuvent ainsi porter une passoire sur la tête sur leur carte d’identité.
  • Les Pays-Bas quant à eux ont refusé, ce qui a amené la requérante Hermina Geertruida De Wilde à porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’Homme.

Dans sa décision, la Cour refuse cependant de qualifier le Pastafarisme de mouvement religieux pour deux raisons principales.

  • D’une part, l’origine du mouvement relève d’une démarche non pas religieuse mais politique.
  • De l’autre, le Pastafarisme « manque du sérieux et de la cohérence requis », étant donné que selon la définition de “religion” de la Cour, les convictions religieuses doivent présenter « un certain degré de force, de sérieux, de cohérence et d’importance » et être l’expression « d’une vision cohérente des problèmes fondamentaux ».